Qui sommes nous ?



*************** QUI SOMMES NOUS ?
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Nous sommes une association d'amateurs qui pratiquons la reliure pour notre propre plaisir. Notre local se situe à Draveil, au Village des Associations, 42, rue du Bout des Creuses.
Notre atelier est ouvert les Samedi matin (9h-12h) et après-midi (14h-17h), le Mardi matin et le Jeudi matin, et cela toute l'année.
Nous recevrons avec plaisir toute personne intéressée par la mise en valeur ou la sauvegarde des livres, pour connaître notre travail, nous voir à l'ouvrage, poser des questions, éventuellement s'inscrire à notre atelier, pourquoi pas ? ... cela à tout moment de l'année.
Donc à bientôt.........


Un mot du rédacteur en chef Camille
Ce blog est le blog de tous les Lieurs. Chacun peut y intervenir librement, insérer du texte, des photos,... Il n'y a pas de censure. Certes, on le constatera; la signature est le plus souvent celle de Camille...timidité ? réticence devant l'ordinateur ? Allez savoir ! Peu importe; qui a choisi le rôle de rédacteur se doit de l'assumer !
Mais là n'est pas mon propos. Rédacteur, certes, mais pas formateur. Dans mes articles, je présenterai des travaux d'adhérents. Je n'ai pas qualité pour les juger. Le choix des œuvres présentées ne résulte que de la bonne volonté des adhérents de me les confier pour les photos. Les remarques que j'y ferai ne reflètent que l'impression d'un quidam qui, certes, aime les beaux livres, mais sans compétence particulière sur le sujet de la reliure. Je me donne la position d'un journaliste, aucunement celle d'un spécialiste. Je tenais à préciser ce point, afin qu'il n'y ait pas de malentendu.




mardi 21 novembre 2023

Les belles feuilles d'automne...reliées

Le premier livre de Maryse

 Maryse est nouvelle dans notre atelier, et vient de terminer sa première reliure. Attentive aux conseils qui lui sont prodigués à l'atelier, Maryse complète son apprentissage en autodidacte, par les livres de reliure et par un travail personnel. On le verra, cette première réalisation, certes basique, montre  un résultat tout à fait prometteur.

L'ouvrage qu'elle a choisi pour l'exercice est un vaudeville publié en 1942: "Le charcutier de Machonville", d'un auteur qui  eut son heure de gloire dans l'immédiat après-guerre, un peu oublié aujourd'hui: Marcel Grancher. Tour à tour journaliste, écrivain, directeur de journal, Marcel Grancher gagna sa renommée avec des ouvrages truculents dans le style de Clochemerle. Ici; le charcutier Grasselard  (un nom prédestiné), verra se transformer son idylle charmante en véritable cauchemar...

Pour cet ouvrage, Maryse ne recule pas devant quelques difficultés: la couvrure est une toile plastifiée, moins maniable que la toile de reliure; les gardes-couleurs sont parfaitement posées, sans faux-pli aux mors. Que demander de plus pour un début ?

 Bon vent chez les lieurs, Maryse. On attend la suite.

Pierre nous apporte le soleil...

...et en cette fin de Novembre, on en aurait besoin; mais ici c'est le Roi Soleil qui nous invite à Versailles, à travers ce bel ouvrage décoré par Pierre, consacré à cette célèbre ville. 

L'auteur, Camille Mauclair, qui nous a déjà livré deux ouvrages sur Bruges (voir articles des 26/02 et 5/06 2023), récidive avec cette promenade à Versailles, qui fait une grande place à la vocation royale de la ville. 


Camille Mauclair reste fidèle à son style, promeneur émerveillé,  rêveur idéaliste, découvreur de beauté qu'il nous fait partager à travers les belles aquarelles de J.F. Bouchor.

 

 Pour le décor de l'ouvrage, Pierre réalise, insérés dans un chagrin jaune clair, deux compositions emblématiques évoquant le Grand Roi et son Château.


On se rappellera que Pierre est un sculpteur ; le soleil qu'il nous propose au premier plat, taillé dans du buis, posé dans sur un fond bleu enchassé dans la couvrure, est remarquable de finesse et de précision.


Au deuxième plat, un cadre de marqueterie vient à point pour nous rappeler les jardins de Versailles, jardins "à la française" avec leurs arrangements géométriques de végétaux si caractéristiques.

Avec cet ouvrage, Pierre nous montre (une fois de plus) le chemin de la rigueur et de la précision, qui sont les maitre-mots de la belle reliure. 

Gilbert ne quitte pas la chambre...

 ...et c'est bien sûr de la chambre noire qu"il est question. Pour qui n'en serait pas encore convaincu (cf articles du 8/03/2023 et du 15/09/2022), Gilbert aime la photo, en tant que praticien mais aussi en tant que collectionneur.

C'est de ce journal de l'entre-deux guerres "La Revue Française de Photographie et de Cinéma", en résumé "Revue Photo-Cinéma" que notre ami a pu retrouver 3 séquences suivies, des numéros 38 à 245, 265 à 295, et 335 à 359. A cette époque, la photo argentique a atteint sa maturité, le cinéma d'amateur commence à entrer dans les familles. Un document intéressant pour l'histoire des techniques, mais aussi pour les publicités qui l'accompagnent, lesquelles résonnent encore aujourd'hui dans nos oreilles.

Gilbert a conçu pour sa collection un montage de type emboitage carré, uniformément couvert d'une toile verte d'un ton "passé".  Les titres, numéros et éditeur de la revue sont disposés d'une part sur les premier plats, en incrustation, et sur les dos, par imprimante sur papier.

 Les 9 volumes du journal peuvent ainsi être insérés dans une bibliothèque...et lus, ou tout au moins feuilletés à l'occasion; chose que l'on ne fait jamais lorsque les revues sont stockées dans des cartons.

 Réalisation utilitaire, certes; mais qui ne va pas à l'encontre d'un
travail soigné, et d'un rendu tout à fait esthétique.

  

dimanche 23 juillet 2023

Du bel ouvrage avant l'été...

 Christine fait parler les femmes

... et celle qui écrit cet ouvrage "Parole de femme", l'écrivaine Annie Leclerc, parle des femmes mais ne mâche pas ses mots... au sujet de leurs compagnons. Virilité de pacotille, fatuité travestie en vertueuse autorité seraient les attributs de cette moitié de l'humanité. A ses côtés, l'autre moitié, la femme discrète, en oublie d'exister. Livre féministe qui incite les femmes à se libérer, non en copiant les hommes, mais en exaltant ce qu'elles ont en propre à offrir, et qui ne vaut pas moins.

Christine habille ce cri d'écorchée d'une couvrure demi-cuir-papier, partie cuir couleur châtaigne, papier blanc semé de fleurettes dorées.

On remarquera surtout le motif papier, découpé suivant une fantaisie étonnante, comme une coiffure échevelée, enchassé dans un décaissement identique du cuir. Au centre de ce dessin se révèle un profil de femme discret, que l'on ne remarquera qu'avec un minimum d'attention. 

Le titrage et quelques fleurs sont posées directement sur le cuir, au crayon thermique sur feuille dorée.  Le montage suit une pratique peu usitée, dite "sans chasse", comme on le constatera sur les gardes-couleurs.

Fantaisie, élégance, discrétion, cette reliure convient très bien à l’œuvre d'une femme libre, dont la parole sans concession fait mouche.

 

Claude fait chanter la terre

C'est le bel ouvrage de Giono "Regain", que Claude nous propose ici pour nous faire rêver de nature. Car au delà de l'histoire du couple qui en fait la trame, c'est bien la nature qui est magnifiée. C'est de cette terre de Provence qui se  mourrait, mais qui revivra par l'union de l'homme et de la nature, que nous parle l'auteur, avec cette sensibilité de poète prêt à s'émerveiller devant le moindre bourgeonnement de la vie.

Claude nous présente cet ouvrage sous un chagrin ocre, couleur de terre de Provence, titré en lettres relief de cuir noir.

 

Mais pour évoquer le sujet, que fallait-il de mieux qu'une marqueterie de paille, de paille véritable, clin d’œil à cette ruralité qui est la toile de fond de l'ouvrage.

Et c'est avec ce matériau que notre ami réalise une jolie composition d'épis de blé, blé qui deviendra pain, pain qui fera renaître une famille, plus tard un village, etc..belle illustration du renouveau de la nature, et par là de la vie. 

Titrage doré au dos, tranchefiles originales en lanières de cuir de couleurs alternées et gardes-couleurs assorties; au total un joli petit ouvrage.

 

Agnès crée ses albums de photos

Albums de photos, de souvenirs, de documents de généalogie... les albums d'Agnès pourront recueillir toute la mémoire de sa vie et de sa famille. 

 Agnès veut  pour ses albums un habillage parfait, et qui connait ses critères d'exigence sait qu'elle fera tout pour cela.

Dos synthétique imitation cuir, plats revêtus d'un joli papier, le résultat n'a rien à envier à aucune version commerciale, avec en supplément la petite touche personnelle.

Ce type de réalisation: albums, étuis, coffrets, peut paraître en marge de la reliure, et pourtant utilise les mêmes savoirs, les mêmes techniques, avec les mêmes exigences que cette dernière. Que nos relieurs n'hésitent pas, ces œuvres méritent toute leur place dans notre atelier...et dans ce blog.                                       

lundi 5 juin 2023

Edmond se met en quatre...

 et nous sort trois ouvrages d'un seul coup; il aura bien le droit de prendre des vacances !

Des thèmes divers, et surtout des ambiances, qu'il essaie de rendre au mieux au travers de ses reliures.

Bruges

 

Le livre de Camille Mauclair sur Bruges, la Venise belge, ouvrage paru dans les années 40 à la librairie Piazza, a déjà été illustré récemment par notre ami Pierre (article du  28/02/2023).


 C'est le même texte, paru à la même époque mais chez l'éditeur; H. Laurens,  avec des images d'un autre illustrateur, qu'Edmond se propose d'habiller à sa façon.

 

 


Edmond traite l'ouvrage sous un format semi-classique à 6 nerfs, dans un chagrin rouge lumineux, ornementé de deux encarts aux premier et dernier plats. Au premier plat une peinture typique de la ville, avec ses canaux et son charme tranquille, au second plat, un cygne, nous rappellent cette omniprésence de l'eau. L'ambiance du lieu est rendue.

Titrage en lettres reliefs sur le plat, dorures sur le dos avec incrustation d'un cygne; contre-plats garnis velours avec charnières, gardes-couleurs à la cuve, Edmond met en œuvre tout son savoir-faire pour réaliser un ouvrage flamboyant.

 Jacques

C'est un ouvrage sombre des années 20: "Jacques" qu'Edmond nous présente cette fois, sous la plume de Robert Farelly, auteur chrétien de l'Eglise baptiste dans l'entre deux guerres, écrivain aujourd'hui un peu oublié.

Dans ce livre, Jacques Duteuil revient dans son village, blessé, après la guerre. Ce n'est qu'en se tournant vers Dieu qu'il pourra accepter les souffrances qu'il va devoir endurer.


La traduction qu'en fait Edmond, reprenant au pinceau deux illustrations de l'ouvrage, traduit cette atmosphère sans joie. C'est un Jacques désabusé, voire triste, au premier plat, qui, au deuxième plat retrouve les siens, tout aussi meurtris. C'est sur ce terrain dévasté qu'il lui faudra se reconstruire.

Reliure sur chagrin marron, titrages à l'or au dos de l'ouvrage, contre-plats veloutés, tranchefiles en bandes de cuir alternées; on retrouve là de l'Edmond classique. 

On notera également la très belle garde-couleur qui redonne un peu de lumière à l'ouvrage.

 

 Chambre d'hôtel


Colette aura beaucoup inspiré les Lieurs, en particulier Edmond avec cet ouvrage des années 40 titré  "Chambre d'hôtel", en réalité composé de deux nouvelles: "Chambre d'hôtel" et "La lune de pluie".

Colette prend toujours son inspiration dans son expérience de vie. Les personnages sont à l'image de ceux qu'elle a rencontrés, personnages qu'elle fait vivre dans leur quotidien pour les entrainer ensuite dans des aventures fantasmées. Histoires d'amour, d'argent, jalousies, maladie (Chambre d'hôtel), jusqu'aux extrémités de la sorcellerie (La lune de pluie); un panorama de la nature humaine.


Edmond nous propose pour cet ouvrage une reliure originale, dans un cuir bleu clair légèrement perlé, ornementé d'un tableau inspiré de la célèbre "Chambre à coucher à Arles" de Van Gogh. 


Mais Edmond aime la difficulté, on a l'habitude, et c'est en mosaïque de bois coloré qu'il se propose de transposer l’œuvre du peintre. Le challenge était osé; c'est certain ! On en jugera.

mercredi 17 mai 2023

Quand les stagiaires deviennent accrocs....

 Françoise et Véronique, on les a déjà vues. Véronique pour la 2ème fois, Françoise pour la 3ème. Prises dans notre atelier comme les mouches dans la toile d'araignée, elles ne pourront plus nous échapper...


Toutes deux sont venues approfondir leur savoir.  Françoise pose des gardes couleurs. Véronique habille un nouveau livre: "Les fourmis" de Bernard Werber, et s'autorise même une incrustation du titre dans la couverture.

Michèle, qui n'est plus stagiaire depuis longtemps, en profite pour réaliser une petite fantaisie. L'ouvrage de Françoise Sagan "Aimez-vous Brahms ?" , fait l'objet d'un montage original où les plats et le faux dos se retrouvent accrochés au livre moyennant un montage savant de fils apparents, qui font partie du décor. Il fallait oser !

jeudi 20 avril 2023

Des reliures non conventionnelles

 Christine remonte au déluge...

...enfin, pas tout à fait, en ce qui concerne la technique de reliure, pour laquelle elle s'arrêtera aux temps mérovingiens. Mais, le déluge, on le rencontrera en lisant son livre passionnant : "L"histoire commence à Sumer", de Samuel Noah Kramer, historien américain spécialiste de la Mésopotamie. Par cet ouvrage fortement documenté l'auteur s'attache à nous convaincre qu'à Sumer, plus de 3000 ans avant notre ère, on allait déjà à l'école, on faisait des procès devant des tribunaux, on développait des techniques agricoles et urbaines, on élaborait des lois sociales, etc... Par ailleurs, bien des légendes de cette civilisation ont trouvé un écho dans la  notre, ainsi le déluge et l'Arche de Noë de la Bible pourraient y trouver leur origine.


Pour habiller ce livre, Christine s'est documentée sur les techniques primitives de reliure, que l'on peut dater des temps mérovingiens. Au VIIIème siècle, le livre est constitué d'un ensemble de cahiers de parchemin, que l'on coud sur des nerfs de bœufs apparents. La couture englobe au dessus du 1er cahier et au dessous du dernier deux planchettes de bois, les ais, qui ont une fonction de protection. Le fil de couture,  de lin ou de chanvre,  entre dans les ais par leur chant, ressort en surface pour ré-entrer dans les ais vers l'intérieur.

Christine a scrupuleusement reproduit ce schéma rustique, quitte à l'agrémenter d'une modeste décoration. 

Les fils de couture sont tressés de fils mélangés lin et or. Les plats sont marqués à la feuille d'or d'un bouquet de fleurs des champs; les contre-plats sont bordés de rubans à motif simple de feuilles.

 Il fallait oser; elle a osé; elle l'a fait !
Ca, c'est Christine !



Les rubans ne se cachent plus

 Rédigé par Caroline

Reliure à mors ouverts et couture apparente

 

Certains livres sont trop fragiles pour supporter une endossure. Il y a pourtant le souhait de pouvoir les consulter sans les endommager.

La couture sur rubans (au lieu des répandues ficelles de chanvre) est le début d’une reliure dite «de conservation». Les cahiers cousus sur rubans, et n’ayant pas subi de passure en colle, ni de mousseline ou goudron, s’ouvrent donc parfaitement à plat pour une consultation confortable.

On peut choisir de laisser voir la couture et simplement faire une passure des plats avec les rubans.

L’ensemble peut être très esthétique, ce type de reliure peut aussi devenir reliure de création.

C’est ce type de reliure qui a été choisi par Amapola (papier marbré rouge) et Régine (papier marbré noir) au cours de reliure du samedi.

 


 

Les étuis de conservation (déjà présentés dans ce blog) ont été réalisés.

 

 Régine a poussé le détail en insérant dans son étui un ruban (le même que celui de la couture) qui permet de sortir le livre en tirant tout simplement sur ce ruban.

 


vendredi 14 avril 2023

Un festival de couleurs

Une grande mascarade chez Camille

Non, ce n'est pas le programme d'un prochain Samedi soir chez Camille, mais le titre de l'ouvrage qu'il a choisi pour un exercice de style, avec utilisation volontaire de la découpe Laser. 

Le titre: "La grande mascarade parisienne", d'Albert Robida, est celui d'un ouvrage paru fin XIXème sous la forme de feuilleton en 101 livraisons.

Concernant le contenu, on a du Robida "pur sucre"; suite d'aventures abracadabrantes, où gravite autour du bourgeois Cabassol toute une faune de vrais ou faux-mondains plus ou moins jobards nommés Taparel, Badinard, Bizouard, Cabuzac, Bézucheux de la Fricottière, Castel-Bignol, etc...accompagnés que leurs inénarrables favorites Mmes de Champbadour, Trombolino, Tulipia, Duchesse de Klakfeld et bien d'autres.

Robida est un auteur prolifique de la fin du XIXème, plus connu des bibliophiles que des amateurs de littérature. Dessinateur compulsif, on lui devrait plus de 60 000 dessins parus dans de nombreux romans, journaux, revues..., dessins aisément reconnaissables par leur trait nerveux et souvent caricatural.

Du fait du volume initial de l'ouvrage, Camille choisit de le scinder en 2 tomes traités identiquement dans un cuir lisse de couleur fauve, en jouant sur une décoration multicolore évoquant l'idée de "mascarade".

La mauvaise qualité des fonds de cahiers aurait nécessité à minima une cinquantaine d'onglets pour chaque tome, ce qui aurait conduit à des dos trop épais. Pour pallier à cet écueil, Camille utilise une méthode de couture peu orthodoxe, qui consiste à éclater les cahiers en feuilles séparées (oui ! vous avez bien lu !), et traiter l'ensemble par la technique de couture "à fils noyés", maintes fois évoquée dans ce blog.

C'est dans le travail de décoration qu'intervient la découpe Laser. Le motif en étoile a été choisi volontairement de sorte que les pétales ont des profils très "tarabiscotés". Néanmoins les pétales adjacentes doivent s'assembler rigoureusement. Ce travail serait extrêmement difficile à réaliser au scalpel, mais devient naturel en découpe Laser où le profil le plus complexe peut être reproduit identiquement.

Pour le reste, les dos sont habillés de pièces multicolores, en correspondance avec le décor en étoile des plats. Les titres posés en dorure sur les plats et le dos sont réalisés par le relieur.

 Michèle rêve en couleurs...


... et c'est en effet sur les tons rouge et bleu qu'elle nous propose ces deux ouvrages: "Les contes d'Hoffmann" d'une part, tirés de l'opéra classique bien connu, et "Les amours", de Pierre de Ronsard, un autre grand classique, d'autre part.

Les Contes sont traités dans une toile vernie rouge, dans laquelle un modelage en creux dessine comme une frise de pétales, simple mais suffisante. Les lettres du titre sont logées dans des évidements prévus à cet effet, en lettres blanches mouchetées de rouge. Le papier des gardes-couleurs retrouve la couleur rouge générale  de l'ouvrage.

L'ouvrage de Ronsard, traité par la technique des plats rapportés, permet l'utilisation d'un papier unique au motif de "cailloux" dans les tons bleus, en couverture aussi bien qu'en intérieur. Le titrage par passage en imprimante permet une grande liberté dans le choix de la police et de la couleur, bleue dans le cas présent.

L'originalité de ce travail réside surtout dans une recherche systématique d'harmonie des couleurs, entre les plats, les gardes-couleurs et les titrages. Sous cet aspect, le pari est réussi.

Pierre nous fait une tête de bois

 et c'est celle d'un cerf qu'il réalise, en placage de bois, pour le premier plat de l'ouvrage de Maurice Genevois:  "La dernière harde". 

 Le récit est celui d'un cerf dans son domaine, la forêt, où une vie invisible mais opulente se déroule suivant le rythme des jours et des saisons. Dans ce milieu apparemment serein, le cerf rencontrera le chasseur, puis rencontrera la dague du chasseur, puis enfin la mort, qu'il accueillera avec noblesse.

L'ouvrage est traité dans un chagrin "coquille d'oeuf", titré en lettres de bois au premier plat, en dorure sur le dos d'ouvrage.


Pierre applique ses talents de sculpteur à la réalisation de cette mosaïque de bois, qui reprend fidèlement l'illustration de la page titre, celle du cerf qui nous regarde...ou nous défie....

Les gardes-couleurs restent dans le ton général de la couvrure, avec un papier reliure dans les dégradés de marron.

Un travail de belle facture.


mercredi 12 avril 2023

Stages: L'Entreprise Christine Michèle & Co ne désemplit pas...

 C'est au tour de Véronique de faire la connaissance de notre atelier, accompagnée de Françoise, que nous avons déjà vue dans nos locaux à deux reprises; toujours sous la férule de nos infatigables formatrices Christine et Michèle.

Véronique (à l'extrême droite sur la photo) a choisi pour son initiation à la reliure un grand ouvrage de Disney, dont on peut supposer qu'il n'aboutira entre des mains enfantines que sous haute surveillance ...

Françoise ( à l'extrême gauche) multiplie les exemplaires de la thèse de sa fille; deuxième édition en deux tomes; à quand la 3ème édition ?.... Le contenu reste mystérieux mais probablement moins ludique que celui du "Disney".

Peut-être de futur(e)s lieu(se)s de Sénart... la balle est dans leur camp.

mercredi 29 mars 2023

Des stagiaires qui demandent... et d'autres qui en redemandent...

 Christine et Michèle ont semble-t-il ouvert une officine de formation à la reliure, puisque les voilà à nouveau aux manettes pour une nouvelle séance de stage au bénéfice de Pascale et Françoise, débutantes en la matière. Egalement Barbara, qui est "Lieur" parmi nous depuis des lustres, a cru bon de rafraîchir un peu ses connaissances en rejoignant le groupe.

Seule, Pascale, à droite extrême de la photo, ne connaissait pas l'atelier. Elle a choisi pour son "initiation" à la reliure un roman de Barjavel: "La nuit des temps"  en format "Poche".  

Françoise (2ème à partir de la gauche) a déjà été parmi nous pour une première injection (de connaissances...ça ne fait pas de mal), avec le premier tome de la thèse de sa fille (cf article du 21 Février dernier dans ce blog). Elle a souhaité une piqure de rappel avec le 2ème tome de la thèse; on pouvait s'y attendre. 

Barbara a choisi l'ouvrage de Carole Martinez: "Le coeur cousu", pour remettre à jour ses connaissances. Elle a raison; la reliure, ça se pratique, et même après plusieurs années, on trouve encore à perfectionner ses gestes, ses méthodes, et cela même (ou même encore mieux) sur une technique basique comme l'emboîtage.

Donc les voici, ci-dessus, toutes trois prêtes à partir avec leurs ouvrages finis, joliment toilés, garnis de jolies gardes-couleur... et souriantes. Aucune n'a démérité. Le rédacteur s'autorise une mention particulière à Pascale, qui réalise un décor "relief" au premier plat, presque un envol (déjà) vers la reliure de création.

mercredi 8 mars 2023

Des Lieurs sans limites...

 Edmond monte au filet

Le domaine enchanté, d'Elizabeth Goudge

Le filet dont il est fait allusion dans le titre est celui que l'on pratique en "dorure", avec l'instrument que l'on appelle "palette". On verra l'usage qu'Edmond en a fait, mais un mot d'abord sur l'ouvrage ainsi traité.
"Le domaine enchanté" est un ouvrage d'Elizabeth Goudge, romancière anglaise de l'entre-deux guerres, auteure d'une trentaine de romans. Le présent ouvrage est le premier d'une trilogie centrée autour d'une famille britannique de tradition stricte. Le personnage central, Lucille, impérieuse grand-mère, devra faire un retour sur son propre passé pour tenter de comprendre l'amour impossible de son petit-fils adoré pour une femme qu'elle n'aime pas.

Dans un plein chagrin bordeaux, Edmond tente une aventure hautement périlleuse de décoration à l'or, basée sur une composition géométrique de filets dorés. Pour les non-doreurs, il faut savoir que les filets sont tout simplement des lignes droites, que l'on réalise à l'aide de fers droits appelés palettes, de longueurs variées.  Contrairement aux apparences, l'exercice comporte de redoutables difficultés: positionner précisément les palettes, prolonger les filets au delà des fers, gérer les jonctions.. autant d'embûches sur le chemin de la réussite

Edmond utilise ce motif losangé pour loger à l'intérieur des cellules de petits macarons de cuir bleu.

 Sur le dos à 5 nerfs, Edmond place le titre et au centre, à l'or,  un fleuron intéressant. 

Au delà des pages de garde,très classiques, mais qui ont le mérite d'être assorties à l'ouvrage, on appréciera les tranchefiles originales, constituées de bandes de cuir rouge/jaune alternées qui retrouvent parfaitement la chromatique rouge et or de la couvrure. 

Au bilan, Edmond a placé la barre très haut, et s'en sort très honorablement. Outre la hauteur de l'enjeu sur le plan technique, un retiendra le motif choisi pour les plats, qui est est tout à fait dans l'esprit de la reliure traditionnelle, laquelle consistait davantage à dompter le duo cuir/or, que de le charger de pièces rapportées, comme on le fait très (trop) souvent.


Claude rejoint le blog

Claude est une ancienne de l'atelier des Lieurs, que l'on ne confondra pas avec cet autre Claude de l'atelier qui a souvent fait les honneurs de ce blog. Pour éviter les confusions, nous parlerons de Claude V. pour la présente, et Claude B. pour le précédent.

N'ayant pas d'ordinateur, Claude V. ne se manifestait pas dans ce blog, malgré une production importante en reliure au sein de l'atelier. On l'a vue tantôt relier toute la collection d'Alphonse Daudet, certainement son auteur de chevet; on pourrait dire son compatriote, étant elle-même "Champrosoise"* (ne pas dire "draveilloise"; pas de confusion s'il vous plait)  et que ce dernier fut en son temps un "Champrosois" d'adoption.


C'est un petit ouvrage charmant que Claude a bien voulu accepter de confier à notre blog. "Mon premier alphabet", en fait un abécédaire, faisant partie d'une collection d'éducation enfantine qui comprend une dizaine de titres.

 


  Demi-chagrin noir et papier reliure prolongé en pages de garde. La réalisation est sans prétention mais respecte les critères de soin de la reliure.

 


 Merci Claude ! Tu peux revenir plus souvent sur le blog , personne ne s'en plaindra



* Un Champrosois est un habitant de Champrosay, aujourd'hui rattaché à la ville de Draveil.

 

 Gilbert  est de la revue* (à nouveau !)

Notre ami Gilbert poursuit l'assemblage de ses revues de photo sous la forme de livres. En l’occurrence il s'agit ici d'un journal intitulé "Olympus Magazine", pour lequel Gilbert prévoit 7 volumes, dont celui-ci est le premier.


Relier des journaux, voilà une excellente utilisation de l'activité reliure. Plusieurs d'entre nous l'ont pratiquée ou la pratiquent encore, trop souvent sans le faire valoir. Notre ami Georges a ainsi relié, en un temps, sa collection de "Charlie-Hebdo", puis ses "Journal de Mickey", pendant que Camille reliait ses 28 volumes du "Le petit journal" et 24 du "Le petit Parisien"

Certes, on est là dans la reliure utilitaire, qui a peu
de prétention artistique, ce qui n'exclut pas un travail propre et soigné, avec au besoin une petite touche de fantaisie. 

Gilbert l'a bien compris, n'hésitant pas à faire des essais techniques préalables, à tirer parti de ses erreurs, et au besoin à repartir de zéro en cas d'échec. On ne saurait que l'encourager dans ce sens.

* Etre de la revue, expression populaire signifiant  "Être déçu, frustré, mécontent"., mais détournée ici uniquement en référence au travail de reliure de revues de Gilbert. Pour la petite histoire, l'expression remonterait au XIXe siècle. Elle trouve son origine dans un contexte militaire. En effet, les soldats attendaient impatiemment leur permission pour aller retrouver leur famille. Mais il arrivait qu ils soient appelés pour une cérémonie ou un autre évènement (ils étaient de revue) qui les empêchait de rentrer chez eux.  (Ref. https://www.linternaute.fr/expression/langue-francaise)