Qui sommes nous ?



*************** QUI SOMMES NOUS ?
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Nous sommes une association d'amateurs qui pratiquons la reliure pour notre propre plaisir. Notre local se situe à Draveil, au Village des Associations, 42, rue du Bout des Creuses.
Notre atelier est ouvert les Samedi matin (9h-12h) et après-midi (14h-17h), le Mardi matin et le Jeudi matin, et cela toute l'année.
Nous recevrons avec plaisir toute personne intéressée par la mise en valeur ou la sauvegarde des livres, pour connaître notre travail, nous voir à l'ouvrage, poser des questions, éventuellement s'inscrire à notre atelier, pourquoi pas ? ... cela à tout moment de l'année.
Donc à bientôt.........


Un mot du rédacteur en chef Camille
Ce blog est le blog de tous les Lieurs. Chacun peut y intervenir librement, insérer du texte, des photos,... Il n'y a pas de censure. Certes, on le constatera; la signature est le plus souvent celle de Camille...timidité ? réticence devant l'ordinateur ? Allez savoir ! Peu importe; qui a choisi le rôle de rédacteur se doit de l'assumer !
Mais là n'est pas mon propos. Rédacteur, certes, mais pas formateur. Dans mes articles, je présenterai des travaux d'adhérents. Je n'ai pas qualité pour les juger. Le choix des œuvres présentées ne résulte que de la bonne volonté des adhérents de me les confier pour les photos. Les remarques que j'y ferai ne reflètent que l'impression d'un quidam qui, certes, aime les beaux livres, mais sans compétence particulière sur le sujet de la reliure. Je me donne la position d'un journaliste, aucunement celle d'un spécialiste. Je tenais à préciser ce point, afin qu'il n'y ait pas de malentendu.




dimanche 10 juillet 2022

Les Lieurs toujours présents !

 Marie-Laure brode (et rebrode) sur des histoires d'animaux...

... et brode joliment !

Arrivée à l'atelier en plein chamboulement (interruption Covid, changement de local), Marie-Laure est une nouvelle recrue de notre atelier, visiblement prête à s'investir sérieusement en reliure. 

Sans aucune expérience préalable de cette activité, mais ponctuelle et assidue, elle a clairement décidé de franchir les étapes à grandes enjambées, avec cependant une exigence de qualité tout à fait prometteuse.

C'est un petit livre d'enfants "Mes plus beaux contes d'animaux", que notre amie a choisi pour ses premier pas de relieur. L'ouvrage regroupe des textes de nombreux auteurs sur les thèmes animaliers de notre enfance; on y retrouve pêle-mêle "Les 3 petits cochons", "Maïa l'abeille", "Les oies de Nils Holgerson", "Le vilain petit canard"... et bien d'autres animaux qui ont berçé nos jeunes années.


Avec cet ouvrage, Marie-Laure dépasse tranquillement la reliure de base pour se lancer (déjà !!) dans un exercice périlleux de décoration, dont, le moins qu'on puisse dire, est qu'il ne manque pas d'originalité. La couverture toilée est décorée d'une jolie broderie sur une composition animalière qui reprend, dans un sympathique faux-désordre, quelques personnages de l'ouvrage.

 Le résultat est frais, drôle, et bien en phase avec l'esprit du livre


Une couverture de toile brodée, voilà qui ne s'était jamais fait à l'atelier ! Pour qui conçoit la reliure comme un champ ouvert à de nouvelles idées, de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques... en somme à de la création, le pari est réussi.

Merci Marie-Laure, et bon vent chez les Lieurs.


Christine reprend son cousoir, son scalpel et autres instruments...

... de reliure, bien sûr. Comme pour bien d'autres dans l'atelier, c'est pour elle une reprise après ces années forcées d'inaction. Et quoi de mieux pour se remettre dans le bain qu'une reliure simple, classique, afin de retrouver les gestes de base.

 

"L'année dernière à Marienbad" est un livre signé d'Alain Robe-Grillet, qui est en fait le roman du film de même titre, du réalisateur Alain Resnais.

 Histoire d'une liaison, peut-être vécue, ou peut-être imaginée, qui laisse le lecteur (ou le spectateur), un peu désorienté.

 


La version qu'en donne Christine est celle d'un demi-cuir-papier, avec dos classique à 4 nerfs. 

 Le papier de couverture, qui se retrouve aussi en contre plat et en page de garde, est un très beau papier "à la cuve" artisanal" qui donne beaucoup de caractère à l'ouvrage.

 Les tranchefiles en bandes de cuir, dont les couleurs reprennent celles du papier, sont réalisées par Christine.

 

Edmond retourne aux fourneaux...

...en effet, c'est à "la rôtisserie de la Reine Pédauque" qu'il nous convie, avec ce roman savoureux d'Anatole France, sur les traces du jeune Jacques "Tournebroche", cornaqué par un abbé Coignard quelque peu libertin, un alchimiste illuminé Mr D'Astarac, et quelques autres figures pittoresques, roman qui in fine nous invite à réfléchir sur les étrangetés de la gens humaine.


Edmond choisit pour cet ouvrage un chagrin coquelicot qu'il décore au premier plat avec la copie papier d'une illustration intérieure, en incrustation dans la peau de couvrure. Le dos est traité en mode semi-moderne, avec des nerfs non réguliers qui encadrent les éléments de titrage.

Le plus gros travail technique réalisé se trouve certainement dans le grand titre du premier plat, en lettres façon gothique distinctes. Les lettres découpées à la main sont enveloppées de peau par pression à l'émalène, puis recoupées à la base. Elles sont enfin insérées dans des logements de même forme ménagés dans la couvrure générale, celle-ci ayant été auparavant modelée sur une cartonnette prédécoupée.

Comme à son habitude, Edmond réalise ses garde-couleurs, en nette progression, et ses tranchefiles sous forme de bandes de cuir alternées. L'ensemble présente finalement un aspect quelque peu flamboyant.

Une restauration délicate.

La restauration n'a pas très bonne presse dans les clubs de reliure; et pourtant tout le monde en fait un jour ou l'autre, pour le vieux livre de cuisine de Mamie, ou autre trésor de valeur sentimentale. Pourtant la restauration de reliures percaline suit en général un processus standard (sauf cas pathologiques) et peut être pratiquée sans difficulté.

 Plus compliquée est la restauration de reliures cuir, car les situations sont plus variées, et les solutions doivent être adaptées à chaque cas.

L'exemple présenté ici, réalisé par Jean-Marie avec l'aide de Camille, concerne la réfection d'un coin et d'une partie d'un bord effondrés, pour un atlas du XVIIIème (1762). L'état initial de l'ouvrage n'a pas été photographié, et c'est dommage; on devra se contenter du résultat final.

Les photos ci-dessous montrent l"ouvrage après l'opération.

La restauration a été effectuée en suivant les principes suivants:

 1. Reconstruire le plus exactement possible, par couches de papier ou carton superposées, les formes détériorées (un coin, un bord), en prenant soin que des éléments de renfort (cartonette) pénètrent dans la zone saine, afin d'ancrer le rajout dans le plat. Prendre soin de ménager en surface et à l'intérieur les sous-épaisseurs précises pour le logement d'une nouvelle pièce de cuir rétablissant le niveau.

2. Arrêter le défaut du cuir de la couvrure générale d'une coupe franche, de préférence non-rectiligne (qui donnerait un effet très artificiel).

3. Choisir pour compléter le cuir une pièce de cuir mince (3/10) de couleur identique, sinon plus claire, que la couleur générale de l'ouvrage. On finira l'harmonisation avec des teintures spéciales pour cuir.

4. Recopier le dessin de la coupe avec un calque et le reporter sur le nouveau cuir à l'aide de petits points d'épingle. Découper la pièce de cuir au scalpel ou au ciseau. La coller "bord à bord" avec la coupe faite sur l'ouvrage au paragraphe 2. Pour le coin, il faut échancrer le cuir en dents de scie pour lui permettre d'épouser l'angle.

Le reste est affaire de patience infinie (plusieurs demi-journées pour ces simples défauts), et de soin méticuleux.