Qui sommes nous ?



*************** QUI SOMMES NOUS ?
*******************


Nous sommes une association d'amateurs qui pratiquons la reliure pour notre propre plaisir. Notre local se situe à Draveil, au Village des Associations, 42, rue du Bout des Creuses.
Notre atelier est ouvert les Samedi matin (9h-12h) et après-midi (14h-17h), le Mardi matin et le Jeudi matin, et cela toute l'année.
Nous recevrons avec plaisir toute personne intéressée par la mise en valeur ou la sauvegarde des livres, pour connaître notre travail, nous voir à l'ouvrage, poser des questions, éventuellement s'inscrire à notre atelier, pourquoi pas ? ... cela à tout moment de l'année.
Donc à bientôt.........


Un mot du rédacteur en chef Camille
Ce blog est le blog de tous les Lieurs. Chacun peut y intervenir librement, insérer du texte, des photos,... Il n'y a pas de censure. Certes, on le constatera; la signature est le plus souvent celle de Camille...timidité ? réticence devant l'ordinateur ? Allez savoir ! Peu importe; qui a choisi le rôle de rédacteur se doit de l'assumer !
Mais là n'est pas mon propos. Rédacteur, certes, mais pas formateur. Dans mes articles, je présenterai des travaux d'adhérents. Je n'ai pas qualité pour les juger. Le choix des œuvres présentées ne résulte que de la bonne volonté des adhérents de me les confier pour les photos. Les remarques que j'y ferai ne reflètent que l'impression d'un quidam qui, certes, aime les beaux livres, mais sans compétence particulière sur le sujet de la reliure. Je me donne la position d'un journaliste, aucunement celle d'un spécialiste. Je tenais à préciser ce point, afin qu'il n'y ait pas de malentendu.




jeudi 25 juillet 2019

Les carnets de famille

Cette rubrique un peu spéciale montre ce que l'on peut faire avec ces petites merveilles que l'on retrouve par hasard dans les tiroirs de sa grand-mère, sa tante, ou autre aïeul(e) disparu(e). Dans un temps où l'on n'avait pas d'ordinateur, pas même de machine à écrire, alors pour se souvenir, on écrivait.  On écrivait à l'encre, à la plume, d'une belle écriture soignée, avec pleins et déliés... On notait les chansons que l'on avait apprises, les poèmes que l'on aimait, le quotidien de nos vies. Mieux encore, on dessinait, avec soin, au crayon de couleur, à l'encre, à l'aquarelle, pour illustrer le texte...tout cela dans des cahiers ou des carnets dont on était souvent le seul à connaître l'existence.
Mais c'était un autre temps !

Ces carnets sont précieux, tant ils nous plongent dans un autre monde ! Leur vie est en danger. Mal entretenus, décousus, poussiéreux, ils peuvent disparaître, perdus dans des liasses de vieux papiers destinés au pilon. Les réhabiliter, les nettoyer, les recoudre, les rhabiller joliment, ne craignons pas de le dire, c'est sauvegarder une espèce en voie de disparition. Pas moins !  Allons y !

Toutes les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus.

 Le cahier de chansons d'Edmond

Edmond nous propose un joli recueil de chansons venant de sa famille.
 Les petits dessins naïfs qui illustrent certaines chansons sont extrêmement touchants

.C'est un travail important qui est réalisé à partir de ce cahier, lequel ne méritait pas moins.


 La couvrure est traitée dans un assemblage de deux teintes de cuir marron-ocre, dont la diagonale qui les joint traverse les motifs des deux plats, donnant un effet jour/nuit très réussi.

Les deux motifs sont réalisés à l'encre de chine, entourés d'un cadre noir qui renforce l'effet "fin XIXème" de l'ouvrage. Sur le premier plat, une grande lettre "a", également à l'encre de chine, identifie le propriétaire par une l'initiale de son prénom..

Le dos de style classique à 5 nerfs, avec titre et auteur, est agrémenté de fleurons posés à l'or. Les garde-couleurs sont des oeuvres originales d'Edmond, décors champêtres et bucoliques que n'auraient pas désavouées l'auteur du cahier. Réalisées à l'aquarelle dans des encadrements de style également très XIXème, elles dénotent un travail important.

Le carnet secret de Pierre

Ce petit bujou provient des tiroirs aux merveilles de notre ami Pierre L. sans lien familial identifié.



L'auteure (terme du XXIème) recense en vrac un certain nombre de poèmes, aphorismes, proverbes... connus ou inconnus, apparemment dédiés à des personnes amies..

...et surtout, elle dessine, colorie, peint, pour une production, reconnaissons le, de grande qualité.


La reliure est traitée par Pierre avec sobriété. Plein cuir, de simples initiales dorées au premier plat, fallait-il en faire plus ? Pas forcément, on a là un carnet sans prétentions, celui que la propriétaire tenait dans un tiroir secret. Ce carnet est à moi, et tel qu'il est, personne n'y fera attention...n'en parlez pas,  je ne l'ouvrirai qu'aux amis !

Le carnet de chansons de Paulo

C'est à nouveau un vieux carnet de chansons que nous offre Paulo, carnet dont les photos (ci-dessous à gauche, agrandir en cliquant dessus) permettent de juger de l'état initial.

La reliure amateur est à elle seule le témoignage émouvant d'une époque où les matériaux coutaient cher, et où la débrouillardise suppléait à la connaissance technique.







 Le cartonnage formé de fragments de calendriers, l'entoilage non collé maintenu aux revers par un couturage soigné et un réseau de fils de liaison, sans oublier l'écriture calligraphiée, et si l'on oublie les injures du temps, c'est l'amour du travail soigné qui transparaît...avec, faute de mieux, les matériaux du bord.
Quitte à sortir des pures considérations de reliure, impossible d'omettre le charme inattendu des pages intérieures (ci-dessus à droite, cliquer sur la photo). Les dessins faussement naïfs approchent avec finesse et non sans ironie l'art de la caricature, et les titres en lettres ornées celui de la calligraphie. Quel bonheur !

Pour en venir au travail de reliure, les photos ne montrent pas le travail important de réparation que Paulo a dû entreprendre: pages déchirées, effrangées, salies, ... La couverture initiale n'a pu être intégrée, étant mal adaptée à la largeur des pages.

C'est donc d'un nouvel habit qu'a été doté le précieux carnet. Demi-chagrin vert et papier assorti, un simple médaillon au centre pour évoquer l'époque; c'est sobre mais suffisant.

Le gramophone au centre du médaillon est en soi un petit travail de mosaïque de peau, sur fond de feutrine (doublure de peau) réalisé avec une bonne précision.

Les garde-couleurs restent dans le ton général des verts de la couvrure; l'ensemble est cohérent.


mardi 23 juillet 2019

L'invention créatrice

Si l'on parle de "reliure de création", c'est qu'il s'agit bien de "créer". Parmi les synonymes de ce verbe, on retrouve le plus souvent celui d'"inventer"... Inventer, sortir des sentiers battus, proposer de nouvelles méthodes, de nouveaux styles... en un mot renouveler ce vieux métier qu'est la reliure; il faut s'en convaincre, l'avenir de cette activité est là, ou ne sera pas !

Les ouvrages présentés ci-dessous peuvent-ils illustrer cette idée ? Proposons les, avec toute la modestie qu'il convient. Le lecteur jugera !

Ce sont d'abord trois ouvrages que nous propose Michèle, et qui quelque part n'en font qu'un, puisqu'ils rassemblent les aventures abracadabrantesques - mais combien savoureuses et pleines de bon sens - de notre duo infernal Gargantua-Pantagruel. Merci à notre ami Rabelais !



C'est une idée simple, mais efficace, qui permet à notre amie d'illustrer ses ouvrages.













Des fenêtres astucieusement aménagées dans le premier plat de chaque ouvrage permettent de voir directement l'image de couverture, qui devient à la fois page de titre et décor du livre.

Le papier de couverture se retourne, à travers les fenêtres, vers les contre-plats, où il devient alors "garde couleur collée", et en prolongement "garde volante".

Les plats sont montés suivant le mode dit des "plats rapportés". La tranchefile est faite "maison" à l'aide d'un cuir roulé sur un jonc.
 L'ensemble présente une grande cohérence et ne manque pas d'originalité.

C'est au tour de Camille de donner dans l'innovation.
Il s'agit cette fois d'un ouvrage didactique "Promenades botaniques", de F. Faideau, dans le genre "ouvrage de vulgarisation pour enfants et adolescents", comme il s'en est produit à foison à la fin du XIXème siècle.

Ici, l'innovation porte essentiellement sur la technique de mosaïque de cuir, à la base de la création des deux fleurs colorées au 1er plat.
Cette technique a déjà été évoquée dans l'article du 25 Juin: "Un bouquet de nouvelles techniques", où elle ne concernait que le seul titre "Astronomie" au 1er plat d'un livre.

Il était dit, et il y a lieu de le confirmer ici, que l'idée en avait préalablement été proposée par notre amie Aurélie, également pour le titre "La crève" d'un ouvrage qu'elle avait illustré en son temps (cf. "Deux nouvelles mosaïques de cuir", 29/04/2018). Pour cette raison, il serait justifié d'appeler cette technique: "méthode aurélienne".  Enfin si l'on veut être plus scientifique, on pourrait choisir indifféremment: "méthode par sertissage arrière".

Pour dépasser la réalisation de simples titres, Camille a réalisé cet ensemble de 2 fleurs sur la même idée de base. Résumons sommairement la technique. Le cuir de couvrure (marron), est monté sur une cartonette, puis les fleurs sont évidées au scalpel. Un patchwork de peaux verte (pour tiges et fleurs), orange (fleur de gauche), bleue (fleurs de droite), est collé au dos de l'ensemble, puis repoussé vers l'avant à l'émalène.
Pour un descriptif détaillé de la méthode, on consultera l'article du 20 Juillet 2019 dans le blog: www.restauration-livres-camille.blogspot.fr.

La "pastille" de titre au 1er plat est une pièce de titre standard sertie indépendamment, de manière classique (cf. Mosaïque de cuir, méthode François Voignier; 15/06/2017) dans la couvrure de fond .

La frise de feuillages au 4ème plat est réalisée par superposition des cuirs marron et vert, découpage et ré-assemblage (cf. Une technique de mosaïque de cuir, 10/02/2017).

 Le titre au dos est inséré dans une paire de nerfs en V non conventionnels. Toutes les dorures sont réalisées par le relieur.