Qui sommes nous ?



*************** QUI SOMMES NOUS ?
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Nous sommes une association d'amateurs qui pratiquons la reliure pour notre propre plaisir. Notre local se situe à Draveil, au Village des Associations, 42, rue du Bout des Creuses.
Notre atelier est ouvert les Samedi matin (9h-12h) et après-midi (14h-17h), le Mardi matin et le Jeudi matin, et cela toute l'année.
Nous recevrons avec plaisir toute personne intéressée par la mise en valeur ou la sauvegarde des livres, pour connaître notre travail, nous voir à l'ouvrage, poser des questions, éventuellement s'inscrire à notre atelier, pourquoi pas ? ... cela à tout moment de l'année.
Donc à bientôt.........


Un mot du rédacteur en chef Camille
Ce blog est le blog de tous les Lieurs. Chacun peut y intervenir librement, insérer du texte, des photos,... Il n'y a pas de censure. Certes, on le constatera; la signature est le plus souvent celle de Camille...timidité ? réticence devant l'ordinateur ? Allez savoir ! Peu importe; qui a choisi le rôle de rédacteur se doit de l'assumer !
Mais là n'est pas mon propos. Rédacteur, certes, mais pas formateur. Dans mes articles, je présenterai des travaux d'adhérents. Je n'ai pas qualité pour les juger. Le choix des œuvres présentées ne résulte que de la bonne volonté des adhérents de me les confier pour les photos. Les remarques que j'y ferai ne reflètent que l'impression d'un quidam qui, certes, aime les beaux livres, mais sans compétence particulière sur le sujet de la reliure. Je me donne la position d'un journaliste, aucunement celle d'un spécialiste. Je tenais à préciser ce point, afin qu'il n'y ait pas de malentendu.




vendredi 3 mars 2017

Le voyage de Marco Polo

Rédigé par Camille

L'opération "Marco Polo" consistait, pour les relieurs qui souhaitaient y participer, à traiter le même ouvrage en autant d'exemplaires, mais chacun à sa manière et suivant son goût.
Six relieurs se sont prêtés au jeu et ont embarqué pour le voyage. Le présent article fait état des six réalisations qui en ont résulté.

Toutes les images peuvent être agrandies en cliquant dessus. On revient au blog par la croix en haut à droite de l'image.




L'ouvrage, intitulé "Le livre de Marco Polo", mis en français moderne par A. T'Serstevens relate les voyages de Marco Polo, d'abord accompagné de son père et son oncle, en direction de la Chine.

Le livre est de type broché-cousu à couverture souple, de format 15 x 24, édité en 1984 chez Albin Michel.







Paul nous présente l'ouvrage habillé d'un chagrin à gros grains en pleine peau. Des fenêtres sont ménagées au premier plat pour y insérer des gravures de Marco Polo et du Grand Khan, auprès duquel il fera un long séjour.






Le second plat porte une gravure représentant le déchargement d'un navire dans un port.
Les contre-plats et les pages de garde sont habillés d'un tissu imitant la soie, rappelant ainsi le trajet des Polo le long de la "route de la soie".



Anne habille l'ouvrage d'une peau brune à gros grain, particulièrement soyeuse au toucher, dans laquelle elle ménage deux incrustations portant, au premier plat, une représentation de Marco Polo, au second plat l'évocation d'un guerrier chinois.






L'habillage intérieur, traité à l'aide d'un papier marbré assorti à la couverture, renforce encore la touche très douce de l'ouvrage.






 Christine choisit une présentation très sophistiquée basée sur une représentation médiévale de la terre dite "Atlas catalan". Sur un habillage de toile écrue, elle peint  deux scènes directement extraites de la carte, fortement agrandies. Des coins en cuivre et un titrage en lettres de cuivre confortent l'aspect "moyen-âge" de l'ouvrage.
















A l'intérieur, un tirage papier de la carte catalane (origine BNF) se présente comme un dépliant de 60cm de long, doublé d'un papier "or" utilisé également pour les gardes-couleur de l'ouvrage.
L'ouvrage est protégé dans un étui habillé de simili chagrin, intérieur de velours gris et bords de cuir noir.

Danielle nous propose un habillage de toile bleue, portant en incrustation un médaillon formé d'un grand anneau circulaire bordé à la feuille d'or, comportant le titre de l'ouvrage, avec au centre une composition personnelle sur le thème du voyage en mer.





Cet ensemble constitue en soi un beau travail personnel de calligraphie et d'enluminure.

Les gardes-couleur, d'un papier à la cuve assorti à la toile, complètent une réalisation toute en évocation de "marine".







Pierre T. traite l'ouvrage dans un plein chagrin marron, aménagé de plusieurs incrustations pour le titre et la décoration. Au premier plat, sur des fonds de cuir rouge (référence à la Chine) bordés de listels, on trouve le titre en lettres relief, et une belle représentation en bas-relief d'un dragon sculpté dans du buis, réalisé par le relieur.

Le deuxième plat comporte un tableau sur fond de cuir bleu bordé de listel, représentant, à l'aide de pièces de peau de couleurs diverses, les continents terrestres.







Les gardes-couleur sont d'un papier à la cuve assorti; on remarquera également les tranchefiles fabriquées par le relieur sous la forme d'une alternance blanc-marron de bandes de cuir .
L'ouvrage est protégé par une étui en forme de boite; dos cuir, faces papier gaufré, bords toile, intérieur velours et titrage en lettres relief.

Camille propose, sur un habillage pleine basane marron, un décor constitué d'une porte ottomane (cuir ocre) ouverte sur un tableau réalisé par le relieur à la peinture acrylique. Les titrages or sur fond de cuir rouge, ainsi que la simulation d'un carrelage de faïence bleue sont réalisés par le relieur à l'aide de caractères et d'une palette appropriés, appliqués à chaud sur rubans or et gris. 

Ajouter une légende
La peinture du 1er plat représente les trois Polo quittant Venise à cheval. Le deuxième plat porte une petite incrustation en étoile ouvrant sur la peinture d'une pagode.

Les gardes-couleur sont constitués d'un papier à motif de brocart, contribuant à l'aspect "vénitien" de l'ouvrage.

En complément de ce tour d'horizon, on regardera avec intérêt les deux documents ci-joints, de préférence en les agrandissant (cliquer dessus):
     1. L'atlas catalan (1375) utilisé par Christine. La carte comporte une foule d'informations représentées par de petits icônes très représentatifs.


   2. Un planisphère médiéval (13ème siècle) provenant de l'exposition "Aventuriers des mers, de Sindbad à Marco Polo" récemment présentée à l'Institut du Monde Arabe. Sachant qu'ici, le Nord est au bas de la carte, on reconnaîtra aisément les pays connus à l'époque. les points représentent des villes.



jeudi 2 mars 2017

Mystère des bibliothèques...


Source des photos: internet.
Les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus

Texte de Camille

Mystère des bibliothèques. Univers feutré de bois blond ou de bois sombre, comme vitrifié sous sa patine. Etrange ambiance que cette lumière blafarde, chichement mesurée pour chaque lecteur à son poste.

Bibliothèque de l'Hotel de Ville, Paris
On n’y parle pas, on murmure ; on n’y marche pas, on survole. Le temps d'ici n'est pas celui des heures, ni celui des jours; il est celui des siècles, des millénaires de l'écrit.


Bibliothèque Richelieu, salle ovale (av. travaux) Paris

 Quel mystère se cache donc dans ces rayonnages démesurés, où tout est infini. Rayonnages infiniment tournants de la Bibliothèque Richelieu (salle ovale, Paris), rayonnages infiniment longs, infiniment hauts de la bibliothèque du Trinity College (Dublin), étagères infinies abritant des infinités d'ouvrages. 

Que racontent ces suites interminables de livres, par milliers, par millions ?

Bibliothèque du Trinity College, Dublin

Romans innombrables des actions humaines, des quotidiens banals ou extraordinaires.  Récits de vies vraiment ou faussement héroïques, déclinées en une infinie redondance et une infinité de sensibilités. Expression interminable des passions humaines, du bien et du mal, de l’amour, de la haine, du génie et de la fureur des hommes. 

Où se cache donc dans cet océan la pépite qui ferait mouche, la pensée juste que l’on n’aurait pas relevée, le vers unique qui mériterait de rester gravé dans nos mémoires ? 

Bibliothèque Peabody, Mount Vernon, Baltimore
 Infinis encore les rayons du savoir,  relations méticuleuses des tâtonnements et des égarements de la science ; théories grotesques mille fois ressassées au milieu desquelles se loge, discret, fugace, le génial trait de lumière, celui qui en son temps a contribué tant soit peu à faire avancer le monde. 

Y a t-il dans cet océan de savoir et de non-savoir quelque vérité restée ignorée, quelque fulgurance qui attendrait son heure ?

Ni historien ni chercheur, quelle est ma place dans ces hallucinantes cathédrales de l’écrit ?