Qui sommes nous ?



*************** QUI SOMMES NOUS ?
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Nous sommes une association d'amateurs qui pratiquons la reliure pour notre propre plaisir. Notre local se situe à Draveil, au Village des Associations, 42, rue du Bout des Creuses.
Notre atelier est ouvert les Samedi matin (9h-12h) et après-midi (14h-17h), le Mardi matin et le Jeudi matin, et cela toute l'année.
Nous recevrons avec plaisir toute personne intéressée par la mise en valeur ou la sauvegarde des livres, pour connaître notre travail, nous voir à l'ouvrage, poser des questions, éventuellement s'inscrire à notre atelier, pourquoi pas ? ... cela à tout moment de l'année.
Donc à bientôt.........


Un mot du rédacteur en chef Camille
Ce blog est le blog de tous les Lieurs. Chacun peut y intervenir librement, insérer du texte, des photos,... Il n'y a pas de censure. Certes, on le constatera; la signature est le plus souvent celle de Camille...timidité ? réticence devant l'ordinateur ? Allez savoir ! Peu importe; qui a choisi le rôle de rédacteur se doit de l'assumer !
Mais là n'est pas mon propos. Rédacteur, certes, mais pas formateur. Dans mes articles, je présenterai des travaux d'adhérents. Je n'ai pas qualité pour les juger. Le choix des œuvres présentées ne résulte que de la bonne volonté des adhérents de me les confier pour les photos. Les remarques que j'y ferai ne reflètent que l'impression d'un quidam qui, certes, aime les beaux livres, mais sans compétence particulière sur le sujet de la reliure. Je me donne la position d'un journaliste, aucunement celle d'un spécialiste. Je tenais à préciser ce point, afin qu'il n'y ait pas de malentendu.




lundi 28 février 2022

Un Président passe, une Présidente vient...

 Le Samedi 19 Février, les Lieurs de Sénart tenaient leur Assemblée Générale, et celà dans les nouveaux locaux, tout beaux, tout propres, que nous attendions depuis si longtemps.

Séance animée, comme toujours, mais qui pour cette fois prenait une importance particulière. Trois membres du Conseil d'Administration sortaient sans briguer un nouveau mandat; qui plus est trois "piliers" du système: Président (Camille), Trésorier (Pierre T.) et Secrétaire (Roseline). Autant dire un renouvellement drastique du CA.

Trois candidats se sont proposés pour occuper les postes ainsi libérés: Michèle, Agnès, Barbara, toutes élues à l'unanimité.

Le CA qui s'est réuni par la suite a attribué les fonctions suivantes au titre du Bureau: 

Présidente: Michèle Meyer  

Vice-président: Edmond Mercier

Trésorière: Agnès Charpentier

Secrétaire: Barbara Hasson

Trésorier-adjoint: Roland Colaruotolo

Secrétaire-adjointe: Christine Caillaud

L'ancien Président a tenu à souligner les qualités de "sens des responsabilités" de la nouvelle équipe, qui a pris en charge l'atelier dans des circonstances difficiles. Leur attachement à l'activité reliure mérite également d'être soulignée. L'atelier voit en outre un certain rajeunissement de ses responsables, ce qui est plutôt de bonne augure pour les années à venir.

A sa demande, Camille restera le principal organisateur de ce blog, sous le contrôle de la Présidence, blog qui reste ouvert à tous les Lieurs.

Ah ! La cuisine de Maman !!!


 Qui dans l'atelier n'a pas relié le livre de cuisine de Maman, voire celui de Grand-mère ? Combien n'a-t-on vu passer dans l'atelier de Tante Marie, de Ginette Mathiot, ou de Brillat-Savarin ?

Ici c'est Agnès qui fait honneur à sa maman avec cette "cuisine pour tous", de Ginette Mathiot, daté de 1955. Le livre est étonnamment  bien conservé (il y a des cuisinières qui travaillent proprement), au point qu'on peut même y lire la recette du boeuf en daube, choisie avec délectation par le rédacteur de cet article (ndlr. histoire de taquiner Agnès, qui, on le sait, ne ferait pas de mal à une mouche, encore moins à un boeuf !).

Le livre est relié dans le mode à dos carré, avec en relief une jolie sculpture représentant un mortier, avec son pilon, saupoudrés de poussière d'or. Les pages de garde sont d'un papier fantaisie sur le thème de la cuisine.


La principale originalité de ce travail réside dans le matériau de couvrure: un genre de skivertex traité façon chagrin, très ressemblant à un véritable cuir. 

Au delà d'un souci lié à la protection animale, il faut saluer une recherche de matériaux alternatifs, permettant de simuler le cuir, ou même carrément différents. En la matière, tout est permis: bois, plastique, ardoise, .... Au  delà, la mise en œuvre n'est plus qu'affaire d'ingéniosité, et d'imagination...

dimanche 13 février 2022

Des Lieurs qui persistent

 Contre vents et marées, quelques Lieurs s'obstinent à travailler, malgré les conditions toujours difficiles, notre bel atelier promis par la Mairie n'étant pas encore ouvert. Pas d'atelier, donc pas de presse, donc pas de machine, donc pas de dorure..., et surtout pas de camaraderie. Courage; il paraît que c'est pour bientôt.

Heureusement certains ont un peu de matériel personnel, qui leur a permis quelques réalisations...pas forcément de mauvaise qualité. Au lecteur d'en juger !

 Edmond nous en fait voir de toutes les couleurs

 C'est sous un décor mosaïqué qu'Edmond nous présente son ouvrage: "Les plaisirs et les jeux", de Georges Duhamel. Il s'agit du récit touchant d'un père qui, se remémorant l'enfance de ses fils, dits "le Cuib" et "le Tioup", constate ce que l'observation des enfants, dans leur nature spontanée, peut apporter de sagesse à l'adulte. 

L'ouvrage en lui-même est de valeur, puisqu'il porte en page de titre la signature manuscrite authentique de son célèbre auteur.


Sous un plein chagrin rouge, Edmond compose au recto un clown en mosaïque de cuir, au verso un ourson de peau beige, deux motifs iconiques de l'enfance.

 Comme toujours Edmond réalise lui même ses titres  à l'or, technique dont on connaît la difficulté.

 Les garde-couleurs, également faites par lui à la cuve, sont manifestement en progrès, et valorisent bien le travail.

 Enfin, Edmond fabrique également ses propres tranchefiles, en lanières de cuir...

... peut-être un jour finira-t-il par fabriquer lui-même le papier !




Un challenge osé pour Camille; restaurer des tranches dorées

L'ouvrage ci-après, représenté après restauration, posait un double challenge, dès lors qu'il devait être recousu.

D'abord, l'ouvrage méritait d'être ré-emboité directement dans sa reliure d'origine, sans fendre les mors; par ailleurs il eut été dommage de casser les tranches dorées, et perdre leur aspect de miroir original. 

Pourtant l'ouvrage devait nécessairement être recousu. Sans entrer dans le détail de l'état initial, il fallait prévoir plus de 40 onglets, et dès lors l'objectif d'une couture qui "ne monte pas" au dos était inaccessible. 

Par ailleurs, la pratique montre qu'une couture classique préserve mal les tranches dorées, surtout en gouttière.

La méthode qui a été appliquée à de quoi surprendre. Elle s'inspire très directement de la méthode de reliure "à fils noyés", maintes fois évoquée ici: voir les articles des 3/01/2020 (2ème article), 25/05/2020 (2ème), 18/07/2020 (2ème), 21/10/2020, et dont le principe est détaillé dans l'article de Camille du 27 Février 2018 " Des livres brochés...aux dos arrondis" de son blog "restauration livres-camille.blogspot.fr". Rappelons en le principe de base, qui s'applique à un livre formé de pages séparées. Le bloc de pages est "griffé" d'un certain nombre de fentes sur le dos, puis mis en forme sur un cylindre côté gouttière. Après arrondissure du dos (non collé), des fils sont passés dans les fentes et enfin noyés dans une couche de colle. La suite est classique: mousseline, cartons, etc... La méthode a été explicitée également dans le numéro de Mai-Juin 2020 de la revue "Arts et Métiers du Livre", pages 29 à 31.

La seule différence dans le cas présent est que les feuilles, à l'origine, ne sont pas libres. Qu'à celà ne tienne, il suffisait d'éclater les cahiers en feuilles séparées, éventuellement au coupe-papier, quoique généralement, il suffit de suffit de tirer dessus à partir du haut.

L'idée est osée, certes: plutôt que de reconstruire les feuillets avec des onglets, on les déconstruit tous !!!

Et pourtant ça marche. On comprendra facilement qu'il n'y a pas pratiquement pas d'augmentation du dos, puisqu'il n'y a ni onglets ni fils de fonds de cahiers. Par ailleurs, si le bloc de feuilles est soigneusement "tassé" sur une surface plane, côté tête, et sur un cylindre, côté gouttière, les tranches dorées sont correctement restituées.

La photo ci-contre montre le résultat de l'opération, côté tranche de tête. On voit que le glacis doré est assez bien restitué, et que le dos de l'ouvrage n'a pas "monté", ce qui a permis de le ré-emboîter dans sa reliure sans fendre les mors.


 La photo ci-dessus est une vue côté "gouttière". Là encore le doré est assez bien restitué, ce qui est difficile par une couture traditionnelle.