Lazare, d'Henri Béraud
L'auteur de ce roman, Henri Béraud, est quelque peu tombé dans l'oubli, peut-être en raison de son parcours politique qu'il terminera pendant la guerre dans une forme de collaboration.
Son roman: "Lazare" (titre sans doute en référence au ressuscité de la Bible), oscillant sans cesse entre le réel et le fantastique, s'avère à vrai dire quelque peu déroutant. Le héros, après un grave accident de la route sera l'objet d'un dédoublement de sa personnalité, qui l'amènera à exister pendant seize ans simultanément sous son ancienne identité de Jean Mourin le pianiste et alternativement Gervais le tailleur. Son délire persistant l'amènera à assassiner son double, dans le but d'effacer son image... laquelle, a la fin du roman reviendra pourtant le hanter.Les gravures de l'ouvrage, par ailleurs, d'une facture très avant-gardiste, ne manquent pas d'intérêt.
Pour illustrer cet ouvrage, Edmond reprend avec un certain brio sa technique de deux grandes fresques sur les plats, réinterprétations en cuirs de différentes couleurs de deux gravures intérieures du roman. On notera, pour les deux planches, la précision de découpe des éléments de mosaïque, en progression nette (ndlr) par rapport aux réalisations précédentes (cliquer sur l'image ci-contre montrant la gravure intérieure et sa traduction en mosaïque de cuir).
Comme à son habitude, Edmond réalise lui-même ses titres en dorures, ses papiers de garde à la cuve et ses tranchefiles en bandes de cuir alternées.
Port-Tarascon, d'Alphonse Daudet
Port-Tarascon, qui nous est proposé par Claude, est le dernier volet de la trilogie burlesque consacrée à l'illustre Tartarin, gloire de son village, toujours prêt aux aventures les plus ébouriffantes, mais qui tournent immanquablement à la farce.
Ici, Tartarin, à qui un escroc a fait miroiter la chance de créer une république libre en Papouasie, Port-Tarascon, entrainera maints tarasconais naïfs dans une aventure catastrophique et ruineuse. Au retour conspué par ses concitoyens, notre héros ne trouvera la tranquillité qu'en traversant le terrible pont qui le mène, peuchère !...à Beaucaire; autant dire en exil !
Claude, à son habitude, s'est fait une spécialité de matériaux de couverture peu ordinaires, cuirs lisses ou veloutés, toiles à motifs, plaques de bois, etc...Cette fois nous aurons droit à un demi-cuir lisse beige moucheté complété par un plaquage de bois sur les deux plats.
Le premier plat comporte en incrustation l'image de la colonie débarquant à Port-Tarascon. Le titrage au ruban argenté, appliqué sur cuir et sur bois est bien posé sur le premier plat, cependant (ndlr) moins convaincant sur le dos. L'exercice est, on le sait, généralement risqué.
La revanche du corbeau, de Louis Pergaud
Cet autre ouvrage présenté par Edmond, écrit par Louis Pergaud, l'auteur de "La guerre des boutons", peut être classé parmi les contes animaliers, si l'on occulte le comportement trop humain des animaux concernés.
En 8 épisodes indépendants (le corbeau, la poule,le lézard, l'écureuil,etc...) l'auteur nous décrit une un milieu rude, dangereux, où la cruauté, la vindicte, la fourberie font pièce à la solidarité de groupe et à l'instinct maternel. Le corbeau du titre ne concerne que le premier épisode. Pour venger la mort d'un petit, il mobilisera une armée, tel un général, pour mener une guerre sans merci à son ennemie la buse...qui en fin de compte lui échappera.
Dans un plein chagrin vermillon, Edmond illustre l'ouvrage par une image du corbeau sur sa branche (référence au premier épisode du livre) réalisée en placages de bois colorés, sertie au centre du premier plat. Dorures, papiers de garde et tranchefiles sont à nouveau de la main de notre ami, comme d'usage.
Au total, pour Edmond, une réalisation moins ambitieuse que la précédente, mais qui atteint néanmoins son but.
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