Qui sommes nous ?



*************** QUI SOMMES NOUS ?
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Nous sommes une association d'amateurs qui pratiquons la reliure pour notre propre plaisir. Notre local se situe à Draveil, au Village des Associations, 42, rue du Bout des Creuses.
Notre atelier est ouvert les Samedi matin (9h-12h) et après-midi (14h-17h), le Mardi matin et le Jeudi matin, et cela toute l'année.
Nous recevrons avec plaisir toute personne intéressée par la mise en valeur ou la sauvegarde des livres, pour connaître notre travail, nous voir à l'ouvrage, poser des questions, éventuellement s'inscrire à notre atelier, pourquoi pas ? ... cela à tout moment de l'année.
Donc à bientôt.........


Un mot du rédacteur en chef Camille
Ce blog est le blog de tous les Lieurs. Chacun peut y intervenir librement, insérer du texte, des photos,... Il n'y a pas de censure. Certes, on le constatera; la signature est le plus souvent celle de Camille...timidité ? réticence devant l'ordinateur ? Allez savoir ! Peu importe; qui a choisi le rôle de rédacteur se doit de l'assumer !
Mais là n'est pas mon propos. Rédacteur, certes, mais pas formateur. Dans mes articles, je présenterai des travaux d'adhérents. Je n'ai pas qualité pour les juger. Le choix des œuvres présentées ne résulte que de la bonne volonté des adhérents de me les confier pour les photos. Les remarques que j'y ferai ne reflètent que l'impression d'un quidam qui, certes, aime les beaux livres, mais sans compétence particulière sur le sujet de la reliure. Je me donne la position d'un journaliste, aucunement celle d'un spécialiste. Je tenais à préciser ce point, afin qu'il n'y ait pas de malentendu.




mardi 26 juin 2018

Les Lieurs soutiennent les bleus, mais...

...de là à sacrifier une petite collation estivale à l'atelier, non, quand même ! pas jusque là ! En tout cas, pas pour tout le monde !.
En effet, la rencontre France-Australie du mondial de foot 2018 promettait de faire beaucoup de tort à notre petite fête, devenue maintenant traditionnelle. Ce ne fut pas le cas. Douze relieurs avaient courageusement renoncé à l'incontournable repas télévision-football promis ce jour là, pour lui préférer l'ambiance amicale et chaleureuse de l'atelier, où les apports gastronomiques de chacun devaient supplanter largement le sandwich-frites-coca qu'ils auraient avalé devant leur télé.

Certes, la fête se trouvait un peu assombrie par l'annonce récente du décès de notre professeur, Marie-Odile, pour laquelle nous avions tous une pensée. Mais rapidement, la cohésion amicale du groupe, et, disons le, le vin aidant, la bonne humeur n'a pas tardé à revenir, comme en témoignent les quelques photos ci-après de la rencontre.













Au cours de cette petite fête, on ne devra déplorer qu'un seul incident, grave, qui aurait pu tourner au désastre absolu... l'absence de tire-bouchon pour ouvrir les bouteilles !

Heureusement, notre médecin Claude, qui n'a pas dû boire que de l'eau toute sa vie, nous a sauvés très ingénieusement de cette catastrophe: une vis, un tournevis et une pince, et voilà, le tour est joué.

Merci à Anne, Claude B., Christine, Edmond, Danielle, Paul, Marylène, Raymond, Régine, Robert, Roselyne de leur amicale présence, avec Camille en mouche bourdonnante, et franchement....

 ...ça n'a pas empêché les bleus de gagner, enfin, ce jour là !!!

Rédigé par Camille

jeudi 21 juin 2018

Les Lieurs en deuil

C'est une triste nouvelle qui nous est parvenue ce Jeudi 14 Juin 2018 en milieu d'après-midi; notre professeur de reliure, Mme Marie-Odile Hérault-Royer, venait de décéder à l'hôpital d'Angoulème, des suites d'une longue maladie.
Marie-Odile, que l'atelier a connue sous le nom de Mlle Royer, née le 13 Mai 1959, a acquis, après des études classiques, des compétences pointues en reliure à travers plusieurs diplômes et stages de formation.
- CAP Reliure -main en 1981
- Diplôme de l'Union Centrale des Arts Décoratifs (section reliure-dorure-décor du livre) en 1982
- Formation complémentaire Société Internationale des Maîtres de la Reliure d'Art à Gand (Belgique) en 1981
- Nombreux stages dédiés:
     - Dorure sur tranche" (Ecole Estienne,1982), Papiers marbrés (1983), Restauration de papiers (1983 et 1988), Décoration, maquette de livre (Ecole Estienne, 1983), Restauration du cuir (Vesinet 1987), Tranchefile antique (1988), Restauration du livre (BNF, 1990, 1991).

Photo communiquée par Jacqueline

 Elle obtient la Médaille de bronze des Arts-Sciences-Lettres en 1990.

Après cette formation, elle exercera à la Bibliothèque Nationale à la restauration des documents, puis aux Archives Nationales à la restauration des sceaux, où elle travaillait encore à l'annonce de sa maladie.

Elle aura rejoint l'atelier des Lieurs le 14 Octobre 1991.

Elle épouse Jean-Michel Hérault le 8 Octobre 2016 (cf article à cette date), qui l'accompagnera jusqu' à ses derniers jours.

C'est donc une amie, un guide et une grande professionnelle qui nous a quittés.

Ecoutons quelques uns de nos amis, qui ont connu Marie-Odile avant qu'elle n'entre en maladie:

Paulo: "Quand je suis arrivé au club « Les lieurs de Sénart » je ne connaissais rien à la reliure. Je suis donc parti de zéro et grâce à Marie Odile j’ai franchi les étapes qui m’ont permis d’arriver à relier mon premier livre.
Sa disponibilité, ses  encouragements lors des étapes qui parfois me semblaient insurmontables, ses démonstrations lors des difficultés, sa gentillesse font que j’ai persévéré et donc continué à rester au club.
Elle était une grande professionnelle du livre et grâce à elle j’ai découvert un monde qui était étranger pour moi. »

Marie-Thérèse: "Je suis très triste après avoir appris le décès de Marie Odile. 
Si je l'ai peu connue,  j'ai toutefois pu apprécier sa gentillesse, sa patience et son sourire en toute occasion. 
C'est vraiment une belle personne qui nous a quittés." 

Aurélie:  "Je n'ai pas eu la chance d'être l'élève de Marie-Odile... Mais elle m'a vivement conseillé de rejoindre les Lieurs de Sénart alors qu'elle s'était absentée. Mais elle parlait des Lieurs comme de ses petits, chaleureusement et avec tendresse. C'est ce qui m'a plu et que j'ai retrouvé au sein des Lieurs,une bande de joyeux drilles, souvent dissipés, qu'elle devait parfois gronder pour lutter contre les mauvaises habitudes des cours du mardi !!!Je garde un pincement au coeur de n'avoir pas pu côtoyer cette belle personne, pleine de talent à l'atelier de reliure de Draveil où je ne suis arrivée que tardivement" 

Gérard: "De Marie Odile j'aurai toujours  un excellent souvenir car elle a su en quelques années me rendre mordu pour une activité qui m'était inconnue. J'ai en mémoire mes difficultés à réaliser les tranchefiles et sa patience pour m'initier aux premiers élagages des replis de peausserie. J'avais encore tant de choses à apprendre d'elle."

Paul: "Cher Jean-Michel, c’est avec une grande tristesse que j’ai appris de départ de Marie-Odile pour un autre  monde. Je connaissais Marie-Odile depuis de nombreuses années , et j’ai particulièrement apprécié sa gentillesse, auprès de chacun de nous. Elle fut à notre écoute et nous a aidés à progresser, grâce à ses qualités de pédagogue et sa grande créativité. Si aujourd’hui, je pratique encore la reliure, je lui dois beaucoup et vous dis : un grand merci.
 Jean-Michel, je vous prie d’accepter, en ces moments difficiles que vous vivrez, toute ma sympathie."

Christine: "Marie-Odile, tu nous as avec tant de patience transmis ta passion. Plus jamais un livre dans mes mains ne sera sans une pensée pour toi" 

Claude V: "Nous sommes tous en grande peine d'avoir perdu notre mentor"

Marylène : "Je garderai le souvenir d'une professeure gentille, attentive, disponible et rigoureuse. Dès mes premiers cours le Samedi après-midi au Château, j'ai découvert que la reliure n'était pas un exercice de dilettante. Cela demandait de l'habileté, de la rigueur et de la concentration qui me faisaient défaut. Après quelques difficultés surpassées grâce à la bienveillance et aux conseils de Marie-Odile, j'ai persévéré. Débutante, j'avais encore beaucoup à apprendre de sa pratique.
Marie-Odile. ton souvenir restera présent au sein de ma maison. Tu as réparé avec minutie le dos déchiré d'un tome d'une envyclopédie du dix-neuvième siècle, relié cuir, et transformé en coffret. Offert par ma mère, cet objet a une grande valeur sentimentale et gardera l'empreinte de ton talent. J'en prends soin. Merci pour cette restauration délicate. Jean-Michel, je partage votre peine"    

Anne: "Dès l'annonce du décès de Maris-Odile j'ai adressé mes condoléances avec les mots du coeur à Jean-Michel, son époux, et aux Parents dans la peine.
C"est en janvier 1997 que j'ai rejoint l'Atelier Reliure. Marie Odile m'a montré, étape par étape, avec patience, l'art de relier un livre dans les différentes techniques.
J'ai noté gestes et vocabulaire , avec croquis à l'appui. C'était magique les gestes de Marie-Odile qui maîtrisait tous les matériaux : papier, carton, cuir, avec une telle aisance de professionnelle !
Marie-Odile m'a également appris les gestes délicats pour restaurer de vieux livres intéressants. J'aimais aussi beaucoup ses gardes-couleurs qui habillent la plus part de mes reliures.
Elle nous manque ... et je devine  bien difficile l'apprentissage des nouveaux inscrits sans sa présence , et  ses conseils précieux de tout son savoir."

Camille: " Je suis venu à la reliure avec l'idée de faire de la restauration, donc un peu à part de l'atelier. Loin de m'ostraciser, elle m'a mis le pied à l'étrier jusqu'à ce que je puisse vol(et)er de mes propres elles. Aujourd'hui responsable de l'atelier (mais pas formateur), je réalise à quel point elle nous fait défaut, particulièrement pour les nouveaux inscrits. Elle nous manquera beaucoup."

Ci-dessous un poème qui m'est transmis par Jean-Michel, écrit par une amie de Marie-Odile (cliquer dessus pour l'agrandir pour le lire mieux)

 


jeudi 7 juin 2018

Les décors en relief

La création de reliefs pour la décoration du livre ressort de techniques simples, mais dont l'effet décoratif est souvent surprenant. Les reliefs peuvent être réalisés suivant différentes techniques, soit en créant des formes indépendantes qui seront collées sur la couvrure générale, soit en collant directement des formes sur les cartons avant habillage par la peau de couvrure.

Camille et Claude B. ont mis ces idées en application à travers 3 ouvrages du début XXème qui les ont inspirés pour la création des reliefs.

L'intelligence des animaux

 Camille a choisi pour cela l'ouvrage ci-contre: "L'intelligence des animaux", d'Ernest Menault, lequel s'attache à mettre en évidence des formes d'intelligence insoupçonnées présentes dans tout le règne animal, depuis...l'huitre (!),  jusqu'au Chimpanzé, en passant par l'éléphant, etc...

La technique de relief mise en œuvre sera celle de la  forme sculptée dans du carton, revêtue in fine de la peau de couvrure..
En accord avec son époque, l'ouvrage est traité dans une pleine beau (basane), avec dos classique à 5 nerfs où viennent s'intercaler les pièces du titre. Les reliefs sont constitués de couches de carton sculptées, collées sur le plat puis revêtues de la peau de couvrure de l'ensemble. La mise en pression sous émalène assure un parfait habillage des sujets dans les moindres détails, pour autant que la peau de couvrure soit suffisamment mince (ici 3/10ème). Notons qu'en raison de cette faible épaisseur, une "précouvrure" de renfort (toile) a été prévue avant la pose du décor de façon à pallier à la faible résistance mécanique de la peau.
 
 La planche ci-contre autorise un zoom (cliquer dessus)  sur quelques détails particuliers.
A gauche, le dos à 5 nerfs montre les pièces de titre réalisées par le relieur.
Sur la droite, la tête de l'éléphant extraite du motif central du 1er plat montre l'étagement des 5 couches de carton, que l'on repèrera aisément.
Les gardes-couleurs sont d'un bleu uni assez proche des bleus généralement utilisés à cette époque pour ce type d'ouvrage.


Histoire de la peinture française

Claude B. mets en œuvre une technique de relief assez différente pour illustrer ce grand in-4 "Histoire de la peinture française (1300 à 1627)", de L. Dimier, consacré à la peinture de la fin du moyen-âge.
Le principe consiste à façonner préalablement un certain nombre de pièces qui, collées sur l'habillage général, constitueront à la fois le décor et le titre de l'ouvrage
 Le matériau constituant la couverture est une doublure de peau obtenue après refendage d'une peau épaisse de bovin, dont la fleur a été utilisée pour la confection d'un autre ouvrage. Ce type de matériau, généralement perdu, est ici utilisé astucieusement et apprécié pour son touché velouté.

 Ci-dessus, le livre ouvert montre le façonnage du dos sur 5 faux-nerfs en accord avec l'époque de l'ouvrage.
Les décors au centre des plats (à droite) reproduisent, en agrandi, deux croquis anatomiques tirés de l'ouvrage, attribués à l'artiste-ingénieur Villard de Honnecourt (an. 1225-1250 env.), représentant, pour le premier plat, un aigle, pour le second plat, une tête d'homme. Dans chaque croquis est inscrite une étoile censée délimiter géométriquement la figure. Claude reproduit ces figures en relief en habillant une forme en carton d'une peau noire sans grain, le tracé en blanc de l'étoile étant réservé en creux dans cette forme.

Les photos ci-contre précisent quelques détails propres à l'ouvrage.
Le titre de dos est composé à l'or sur pièce de titre.
Sur le premier plat, le titre "à la chinoise" est composé de lettres individuelles découpées dans du carton, puis habillées de peau sous pression à l'émalène, ce qui donne à chaque lettre cet effet d'enrobage.
L'intérieur est habillé d'un papier à fleurs de lys, avec charnière en cuir prolongeant la couvrure.

L'ensemble forme un tout très cohérent apportant plusieurs idées originales.
Merci à Claude pour cette contribution.

Avignon, et le Comtat-Venaissin

Cet ouvrage daté de 1929: "Avignon et le Comtat-Venaissin", de A. Hallays, fait le tour des principaux sites de la ville ainsi que ses environs, dans les limites du Comtat-Venaissin, terme qui désigne les états de l'Eglise avant la Révolution.

L'habillage, réalisé par Camille, exploite à fond le principe du bas-relief sculpté dans du carton et entièrement recouvert de cuir.



Une particularité de cet ouvrage est sa construction sans ficelle ni ruban, suivant un schéma de couture particulier apparenté à celui de la reliure copte.
La moitié haute du 1er plat est occupée par un relief représentant la façade du Palais des Papes, haut lieu historique de la ville. La partie basse est dédiée aux armoiries du Comtat représentant les clés de Saint Pierre, liées par un cordon, et qui symbolisent, l'une le pouvoir temporel, l'autre le pouvoir spirituel, réunis sous la seule autorité du Pape. Les deux "bas-reliefs" sont sculptés dans un empilage de cartons puis habillés par le cuir de couvrure général, refendu à l'épaisseur 3/10, et collé par pression sous émalène..

Les photos ci-contre donnent un agrandi sur quelques détails (cliquer dessus).
Les reliefs du Palais (partie haute) et des armoiries (partie basse) ont nécessité jusqu'à 5 couches de carton, sculptées au scalpel avant collage et habillage par la peau de couvrure.
Concernant le titre "Avignon" , les lettres sont découpées individuellement dans la carte du fond, avant la pose de l'habillage général. Le titre apparait alors en creux. Les lettres carton qui ont ainsi été prélevées sont à leur tour "enrobées" d'une autre peau (jaune dans le cas présent) sous pression à l'émalène, puis replacées dans leurs logements, ce qui les fait apparaître finalement en relief.
Les gardes-couleurs sont d'un papier à la cuve étoilé figurant comme un ciel nocturne, référence à la vocation universelle des Papes ayant résidé en ces lieux.

Dans les rues de Paris...

Ce sont en effet les rues de Paris qui ont inspiré Christine et Camille, sous des points de vue très différents, nous le verrons.

Les rues de Paris

Le petit format ci-contre, daté de 1864 : "Chroniques et légendes des rues de Paris", d'Edouard Fournier, nous fait vivre quelques épisodes de l'histoire de France attachés à quelques grands sites parisiens, en pleine époque de la rénovation haussmanienne.
On est à l'époque de la photographie en noir et blanc, donc point de couleurs. C'est donc en noir et blanc, avec des nuances de gris, que Christine a choisi d'habiller l'ouvrage, extérieurement comme intérieurement.


 L'habillage est traité essentiellement dans un buffle noir à gros grains, avec un dos à trois nerfs qui rappelle un peu la facture classique des livres de cette époque.

Le premier plat, ci-dessus à droite, est une création originale de notre amie. Cet entrelaçage de rubans, elle en rêvait; elle l'a fait ! On notera les trois nuances de rubans: blanc, gris, noir, entrecroisés suivant un motif en damier savamment composé.

Les photos ci-contre, que l'on pourra agrandir (cliquer dessus), permettent d'observer de plus près les détails. On retrouve en agrandi le laçage de rubans, à gauche, puis à droite un semis de feuilles de vigne sur le cuir du 1er plat (avec un rappel au centre du 2ème plat) qui nous rappelle qu'il y eut toujours des vignes dans Paris.
Au dessous, à gauche, le titre de l'ouvrage se présente comme une plaque de rue typique de la capitale. A droite, le papier de garde, création originale de notre relieuse, respecte la tonalité noir-gris-blanc de l'ouvrage.
Ce papier, de fait, a été élaboré suivant la technique dite du "papier à la colle". Le principe en a été rappelé dans l'article du 6 Avril 2018   ...  où l'on retrouve notre amie faisant son apprentissage de cette technique. On voit  qu'elle n'a guère tardé à mettre en œuvre un savoir fraîchement acquis.

La fermeture

L'ouvrage ci-contre:  "La fermeture", d'Alphonse Boudard, est en fait une critique en règle de la loi de 1946 dite "Loi Marthe Richard", qui décréta la fermeture des "maisons closes", alors florissantes dans l'hexagone. Bien que cette loi ait frappé tout le territoire, c'est principalement vers les grandes "maisons de passe" de Paris  "le Chabanais", "Le Sphinx", "Le One Two Two" que nous entraîne l'auteur, ce qui explique le classement de cet ouvrage sous le titre des rues de Paris.

Ce titre a inspiré Camille pour un habillage basé sur l'image d'une porte close.
La reliure (photos ci-dessus) se présente ainsi sous l'aspect d'un immeuble "haussmanien", dont la porte principale est condamnée par une chaîne. La toile grège qui recouvre l'ensemble de l'ouvrage simule une façade simplement crépie, sur laquelle se détache la porte qui en est l'élément principal.
La porte et son entourage sont "sculptés" dans un empilage de cartons recouverts, pour la porte, d'un cuir carmin lisse simulant un bois peint, pour l'entourage, d'une feuille de plastique simulant un marbre. Le modelage précis des éléments est obtenu par pression sous émalène.

Les photos ci-contre précisent quelques détails du décor (cliquer dessus pour agrandir). Les titres sur le plat et au dos sont traités dans le style de plaques de rue, par dorure au ruban blanc sur fond de cuir bleu. La chaîne de fermeture est prélevée dans un simple cordon doré.

Un détail particulier concernant cet ouvrage, non visible sur les photos, réside dans la construction de la reliure, le livre étant initialement un livre broché, donc non cousu.

La méthode a été suggérée par  F. Voignier, professeur de dorure à Viry-Chatillon. Les feuilles du livre sont d'abord séparées par chauffage au "micro-ondes", puis soigneusement nettoyées. Une moitié de ces feuilles est ensuite recoupée en largeur sur environ 2mm, par paires alternées: 2 coupées, 2entières, 2 coupées etc... Les feuilles sont ensuite rassemblées par groupes de 4 à l'aide d'un seul onglet, suivant le schéma représenté ci-dessus. L'ensemble des cahiers ainsi formés peut alors être cousu suivant une méthode standard, comme ici, à la ficelle. L'intérêt de cette méthode est que l'utilisation d'un seul onglet par cahier diminue d'un facteur 2 la "montée" du dos lors de la couture. De plus, le fil de couture se logeant naturellement en fond de cahier (voir croquis) autorise l'usage d'un fil moyen, par ex. de taille 20 normalisée.