Non, ce n'est pas le programme d'un prochain Samedi soir chez Camille, mais le titre de l'ouvrage qu'il a choisi pour un exercice de style, avec utilisation volontaire de la découpe Laser.
Le titre: "La grande mascarade parisienne", d'Albert Robida, est celui d'un ouvrage paru fin XIXème sous la forme de feuilleton en 101 livraisons.Concernant le contenu, on a du Robida "pur sucre"; suite d'aventures abracadabrantes, où gravite autour du bourgeois Cabassol toute une faune de vrais ou faux-mondains plus ou moins jobards nommés Taparel, Badinard, Bizouard, Cabuzac, Bézucheux de la Fricottière, Castel-Bignol, etc...accompagnés que leurs inénarrables favorites Mmes de Champbadour, Trombolino, Tulipia, Duchesse de Klakfeld et bien d'autres.
Robida est un auteur prolifique de la fin du XIXème, plus connu des bibliophiles que des amateurs de littérature. Dessinateur compulsif, on lui devrait plus de 60 000 dessins parus dans de nombreux romans, journaux, revues..., dessins aisément reconnaissables par leur trait nerveux et souvent caricatural.
Du fait du volume initial de l'ouvrage, Camille choisit de le scinder en 2 tomes traités identiquement dans un cuir lisse de couleur fauve, en jouant sur une décoration multicolore évoquant l'idée de "mascarade".
La mauvaise qualité des fonds de cahiers aurait nécessité à minima une cinquantaine d'onglets pour chaque tome, ce qui aurait conduit à des dos trop épais. Pour pallier à cet écueil, Camille utilise une méthode de couture peu orthodoxe, qui consiste à éclater les cahiers en feuilles séparées (oui ! vous avez bien lu !), et traiter l'ensemble par la technique de couture "à fils noyés", maintes fois évoquée dans ce blog.
C'est dans le travail de décoration qu'intervient la découpe Laser. Le motif en étoile a été choisi volontairement de sorte que les pétales ont des profils très "tarabiscotés". Néanmoins les pétales adjacentes doivent s'assembler rigoureusement. Ce travail serait extrêmement difficile à réaliser au scalpel, mais devient naturel en découpe Laser où le profil le plus complexe peut être reproduit identiquement.
Pour le reste, les dos sont habillés de pièces multicolores, en correspondance avec le décor en étoile des plats. Les titres posés en dorure sur les plats et le dos sont réalisés par le relieur.
Michèle rêve en couleurs...
... et c'est en effet sur les tons rouge et bleu qu'elle nous propose ces deux ouvrages: "Les contes d'Hoffmann" d'une part, tirés de l'opéra classique bien connu, et "Les amours", de Pierre de Ronsard, un autre grand classique, d'autre part.
Les Contes sont traités dans une toile vernie rouge, dans laquelle un modelage en creux dessine comme une frise de pétales, simple mais suffisante. Les lettres du titre sont logées dans des évidements prévus à cet effet, en lettres blanches mouchetées de rouge. Le papier des gardes-couleurs retrouve la couleur rouge générale de l'ouvrage.
L'ouvrage de Ronsard, traité par la technique des plats rapportés, permet l'utilisation d'un papier unique au motif de "cailloux" dans les tons bleus, en couverture aussi bien qu'en intérieur. Le titrage par passage en imprimante permet une grande liberté dans le choix de la police et de la couleur, bleue dans le cas présent.L'originalité de ce travail réside surtout dans une recherche systématique d'harmonie des couleurs, entre les plats, les gardes-couleurs et les titrages. Sous cet aspect, le pari est réussi.
Pierre nous fait une tête de bois
et c'est celle d'un cerf qu'il réalise, en placage de bois, pour le premier plat de l'ouvrage de Maurice Genevois: "La dernière harde".Le récit est celui d'un cerf dans son domaine, la forêt, où une vie invisible mais opulente se déroule suivant le rythme des jours et des saisons. Dans ce milieu apparemment serein, le cerf rencontrera le chasseur, puis rencontrera la dague du chasseur, puis enfin la mort, qu'il accueillera avec noblesse.
L'ouvrage est traité dans un chagrin "coquille d'oeuf", titré en lettres de bois au premier plat, en dorure sur le dos d'ouvrage.
Pierre applique ses talents de sculpteur à la réalisation de cette mosaïque de bois, qui reprend fidèlement l'illustration de la page titre, celle du cerf qui nous regarde...ou nous défie....
Les gardes-couleurs restent dans le ton général de la couvrure, avec un papier reliure dans les dégradés de marron.
Absolument superbes-!!!!
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