Marc, nouveau venu à l'atelier, est certainement un drôle d'oiseau. Inventeur du cutter à manche de bois, du rabot à parer le cuir, de la cheville pour cousoir indesserrable (ou presque), de la tranchefile en ficelle, de la colle sucrée-salée...il ne cesse de nous surprendre.
C'est un challenge qu'il nous propose aujourd'hui, peut-être histoire de nous tester: rhabiller un "La Pléïade" de sorte qu'il ressemble... à un "La Pléïade".
La victime est l'ouvrage "Journal 1899-1939"" de Gide, qui relate le quotidien, les pensées, la philosophie de l'auteur dans la période de l'avant-guerre.
Sur le plan de la reliure, le "cahier des charges" est simple: couverture souple imitation cuir, couvrure continue sans mors, dos non collé formant soufflet, titre sur fond vert faisant effet de pièce de titre, gardes-couleurs unies.... pourtant la réalisation n'est pas classique.
Avec l'aide de Camille, Marc s'y est investi courageusement.
Les photos ci-contre à droite montrent le résultat de l'opération.
Pour comparaison, on voit, à gauche, un vrai "La Pléäde", à droite notre imitation.
Les photos ci-dessous montrent (A) l'effet de couverture souple et (B) l'effet de soufflet (sans soufflet).
Les garde-couleurs (C) sont unies, comme dans les vrais "La Pléïade"
L'effet "fausse pièce de titre" (voir modèle) est obtenu à l'aide d'une "vraie" pièce de titre (D).
C'est bon Marc; le contrat est rempli. D'accord, mais attention, chez les Lieurs, on fait aussi de la reliure classique !
Note: on trouvera quelques informations techniques supplémentaires dans le blog www.restauration-livres-camille.blogspot.fr
Un document précieux pour la police (et pour les malfrats !)
C'est un livre rare que nous propose Camille . "Manuel de police scientifique: I: Homicides", de R.A. Reiss.
Avec cet ouvrage, vous saurez tout sur les méthodes des criminels, "apaches", et autres "chauffeurs"- ceux qui vous chauffent les pieds pour vous faire parler (fin XIXème) - !...
Noter que l'ouvrage est présenté comme un tome I, mais que le tome II n'a jamais existé, l'auteur ayant été appelé à d'autres responsabilités.
L'ouvrage était initialement pourvu d'un habillage banal de toile noire délabrée. Camille a donné de cette reliure une interprétation très "humour noir", comme en témoigne la tâche de sang au centre du premier plat.
Le meurtrier n'est pas loin, visible dans l'ombre au second plat (ci contre), armé de son couteau.
Il fallait nécessairement respecter les codes de la Police. Ainsi le titre au dos (à droite) est couché sur un drapeau républicain; les tranchefiles (ci-dessus), sont également du même style.
Les gardes-couleurs ne dérogent pas aux règles; qui ne se souvient des véhicules de la Gendarmerie, forcément bleus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire