Cette fois, c'est Christine qui se mettait à la restauration, avec cet ouvrage du début XIXème, en l’occurrence un atlas géographique et historique datant probablement d'environ 1835.

La première épreuve consistait à nettoyer les tâches de la couverture au mieux.
Avec comme seuls ingrédients de l'eau, quelques cotons-tige et beaucoup de patience, la couverture subit un premier rafraîchissement. Un manque de papier au premier plat dut ensuite être comblé, suivi d'une retouche générale de couleur afin d'unifier le tout.
Le cuir recouvrant le dos était délabré. Christine le remplace par un cuir neuf monté sur soufflet.


Enfin, les coins très émoussés méritaient d'être restaurés. Christine les reconstruit à l'aide de couches de carton judicieusement disposées, puis les habille du même cuir que celui du dos.
La photo ci-contre montre le résultat de ce difficile travail de rénovation.
Un challenge pour Camille
On connait l'importance qu'il y a lieu d'attacher, en reliure, à la réversibilité des opérations. C'est un principe général; toute restauration, et même toute reliure, devrait respecter ce principe suivant lequel toute intervention portant sur le document d'origine devrait en principe pouvoir être annulée en cas de besoin.
Pourquoi déferait-on ce qui a été fait ? Soit que l'on juge, soi-même ou quelqu'un autre, que l'on aurait pu faire mieux, soit que les possibilités de la technique permettent demain ce qui n'est pas possible aujourd'hui...
La question de la réversibilité porte surtout sur l'utilisation de la colle. Le collage à la colle d'amidon peut être défait par simple apport d'eau, alors que la colle chimique ne le permet pas.
Respecter ce choix est déjà une bonne précaution; mais pourtant un peu illusoire, car lorsqu'on nourrit les dos de colle de pâte pour y accrocher une mousseline, il y a peu de chances, en cas de démontage, que les cahiers en ressortent indemnes.
C'est en quelque sorte un challenge que Camille a voulu relever avec ce livre d'enfants, challenge que l'on peut résumer par un cahier des charges.
- Ne pas encoller les fonds de cahiers
- Respecter au mieux la couverture d'origine
- Sauver les pages de garde d'origine

Pour ne pas apporter de colle au fond des cahiers, on choisit de coudre les cahiers sur la mousseline, suivant la technique de couture sans ficelles ni rubans. Aucune colle ne sera apposée sur le dos de l'ouvrage.
La technique utilisée sera exposée ici très schématiquement. Pour une information plus détaillée on pourra consulter le blog www.restauration-livres-camille.blogspot.fr.
Les cahiers sont cousus suivant la technique "sans ficelle ni rubans", en intercalant devant les cahiers une mousseline que l'on a préalablement collée sur un papier Kraft, afin de lui donner du maintien. Les débords de cet ensemble sont repliés pour former un soufflet. Sur ce soufflet on dispose ensuite un papier débordant largement de façon à former 2 "pattes d'assemblage" pour les plats.
Le corps du livre est ensuite emboité et collé au faux-dos (on rappelle qu'on a précédemment construit un soufflet), et les "pattes d'assemblage" sont réunies par paires.
Les photos ci-contre, à gauche et à droite, montrent le résultat de l'opération
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire