Ces 21 et 23 Octobre, l'atelier accueillait 5 stagiaires de l'organisme LADAPT, accompagnés d'un encadrant de l'organisation, organisme dont la vocation est de réorienter et réadapter des personnes ayant rencontré un accident professionnel.
Ce sont donc Ahmed, Jérémie, Joachim, Rudy et Sadar, emmenés par Hubert, qui ont vécu chez nous deux journées intenses, certainement fatigantes, mais, nous l'espérons, fructueuses pour leurs objectifs. S'il est clair que leur ambition n'est pas l'apprentissage de la reliure, le rythme de travail, l'exigence de soin, l'obligation d'un objectif à atteindre... nous semblent être des conditions en très bonne adéquation avec leur objectif de réinsertion.
Ambiance de travail, donc, mais dans la bonne humeur et la camaraderie; on peut espérer que ces journées resteront aussi un bon souvenir.
Les photos qui suivent donnent un aperçu de ces heures passées ensemble.
Toutes les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus !
A gauche, tout le monde travaille.
A droite, le couscous de Sadar, un bon moment de détente !
et maintenant, aux résultats !
Qui sommes nous ?
*************** QUI SOMMES NOUS ? *******************
Nous sommes une association d'amateurs qui pratiquons la reliure pour notre propre plaisir. Notre local se situe à Draveil, au Village des Associations, 42, rue du Bout des Creuses.
Notre atelier est ouvert les Samedi matin (9h-12h) et après-midi (14h-17h), le Mardi matin et le Jeudi matin, et cela toute l'année.
Nous recevrons avec plaisir toute personne intéressée par la mise en valeur ou la sauvegarde des livres, pour connaître notre travail, nous voir à l'ouvrage, poser des questions, éventuellement s'inscrire à notre atelier, pourquoi pas ? ... cela à tout moment de l'année.
Donc à bientôt.........
Un mot du rédacteur en chef Camille
Ce blog est le blog de tous les Lieurs. Chacun peut y intervenir librement, insérer du texte, des photos,... Il n'y a pas de censure. Certes, on le constatera; la signature est le plus souvent celle de Camille...timidité ? réticence devant l'ordinateur ? Allez savoir ! Peu importe; qui a choisi le rôle de rédacteur se doit de l'assumer !
Mais là n'est pas mon propos. Rédacteur, certes, mais pas formateur. Dans mes articles, je présenterai des travaux d'adhérents. Je n'ai pas qualité pour les juger. Le choix des œuvres présentées ne résulte que de la bonne volonté des adhérents de me les confier pour les photos. Les remarques que j'y ferai ne reflètent que l'impression d'un quidam qui, certes, aime les beaux livres, mais sans compétence particulière sur le sujet de la reliure. Je me donne la position d'un journaliste, aucunement celle d'un spécialiste. Je tenais à préciser ce point, afin qu'il n'y ait pas de malentendu.
vendredi 25 octobre 2019
Un peu de restauration...
Un cas difficile pour Christine...
Cette fois, c'est Christine qui se mettait à la restauration, avec cet ouvrage du début XIXème, en l’occurrence un atlas géographique et historique datant probablement d'environ 1835.
L'état initial de l'ouvrage n'a, malheureusement, pas été photographié. De fait, l'état intérieur de l'atlas était assez bon, sauf quelques déchirures plus ou moins importantes, au contraire de la couverture dont l'état initial était peu engageant.
Heureusement, Christine ne manque pas de courage ni de ténacité.
La première épreuve consistait à nettoyer les tâches de la couverture au mieux.
Avec comme seuls ingrédients de l'eau, quelques cotons-tige et beaucoup de patience, la couverture subit un premier rafraîchissement. Un manque de papier au premier plat dut ensuite être comblé, suivi d'une retouche générale de couleur afin d'unifier le tout.
Pour donner un exemple du résultat, il existait une mention, au premier plat, de l'empereur Napoléon 1er sur cet ouvrage, mais qui n'était pas lisible; elle fut découverte et aisément lisible (photo ci-contre) après l'opération.
Le cuir recouvrant le dos était délabré. Christine le remplace par un cuir neuf monté sur soufflet.
Une autre épreuve fut le traitement des déchirures. Christine les "répare" au papier japon, posé à cheval sur les lèvres de la déchirure. L'excès de papier sur chaque face est ensuite détaché très soigneusement à la pince à épiler et à l'aide d'un léger ponçage. Sur la photo ci-contre on voit effectivement ...que l'on ne voit pas (ou presque pas) la déchirure (agrandir la photo).
Enfin, les coins très émoussés méritaient d'être restaurés. Christine les reconstruit à l'aide de couches de carton judicieusement disposées, puis les habille du même cuir que celui du dos.
La photo ci-contre montre le résultat de ce difficile travail de rénovation.
Un challenge pour Camille
On connait l'importance qu'il y a lieu d'attacher, en reliure, à la réversibilité des opérations. C'est un principe général; toute restauration, et même toute reliure, devrait respecter ce principe suivant lequel toute intervention portant sur le document d'origine devrait en principe pouvoir être annulée en cas de besoin.
Pourquoi déferait-on ce qui a été fait ? Soit que l'on juge, soi-même ou quelqu'un autre, que l'on aurait pu faire mieux, soit que les possibilités de la technique permettent demain ce qui n'est pas possible aujourd'hui...
La question de la réversibilité porte surtout sur l'utilisation de la colle. Le collage à la colle d'amidon peut être défait par simple apport d'eau, alors que la colle chimique ne le permet pas.
Respecter ce choix est déjà une bonne précaution; mais pourtant un peu illusoire, car lorsqu'on nourrit les dos de colle de pâte pour y accrocher une mousseline, il y a peu de chances, en cas de démontage, que les cahiers en ressortent indemnes.
C'est en quelque sorte un challenge que Camille a voulu relever avec ce livre d'enfants, challenge que l'on peut résumer par un cahier des charges.
- Ne pas encoller les fonds de cahiers
- Respecter au mieux la couverture d'origine
- Sauver les pages de garde d'origine
La photo ci-contre montre l'état initial de l'ouvrage. Les cinq cahiers sont désolidarisés. Le dos est absent mais il reste un "moignon" de toile rouge sur le premier plat , qui passe sous la couverture papier. Les gardes volantes sont désolidarisées, mais les gardes collées sont propres.
Pour ne pas apporter de colle au fond des cahiers, on choisit de coudre les cahiers sur la mousseline, suivant la technique de couture sans ficelles ni rubans. Aucune colle ne sera apposée sur le dos de l'ouvrage.
La technique utilisée sera exposée ici très schématiquement. Pour une information plus détaillée on pourra consulter le blog www.restauration-livres-camille.blogspot.fr.
Les cahiers sont cousus suivant la technique "sans ficelle ni rubans", en intercalant devant les cahiers une mousseline que l'on a préalablement collée sur un papier Kraft, afin de lui donner du maintien. Les débords de cet ensemble sont repliés pour former un soufflet. Sur ce soufflet on dispose ensuite un papier débordant largement de façon à former 2 "pattes d'assemblage" pour les plats.
Classiquement, une nouvelle toile de dos est passée sous le "moignon" de toile initiale, puis collée sur le faux-dos. Ici on a glissé sous cette toile, sur chaque face, un papier débordant qui forme également 2 "pattes d'assemblage".
Le corps du livre est ensuite emboité et collé au faux-dos (on rappelle qu'on a précédemment construit un soufflet), et les "pattes d'assemblage" sont réunies par paires.
Sur ces "pattes" on vient rapporter les gardes volantes d'origine.
Les photos ci-contre, à gauche et à droite, montrent le résultat de l'opération
Cette fois, c'est Christine qui se mettait à la restauration, avec cet ouvrage du début XIXème, en l’occurrence un atlas géographique et historique datant probablement d'environ 1835.
L'état initial de l'ouvrage n'a, malheureusement, pas été photographié. De fait, l'état intérieur de l'atlas était assez bon, sauf quelques déchirures plus ou moins importantes, au contraire de la couverture dont l'état initial était peu engageant.
Heureusement, Christine ne manque pas de courage ni de ténacité.
La première épreuve consistait à nettoyer les tâches de la couverture au mieux.
Avec comme seuls ingrédients de l'eau, quelques cotons-tige et beaucoup de patience, la couverture subit un premier rafraîchissement. Un manque de papier au premier plat dut ensuite être comblé, suivi d'une retouche générale de couleur afin d'unifier le tout.
Pour donner un exemple du résultat, il existait une mention, au premier plat, de l'empereur Napoléon 1er sur cet ouvrage, mais qui n'était pas lisible; elle fut découverte et aisément lisible (photo ci-contre) après l'opération.
Le cuir recouvrant le dos était délabré. Christine le remplace par un cuir neuf monté sur soufflet.
Une autre épreuve fut le traitement des déchirures. Christine les "répare" au papier japon, posé à cheval sur les lèvres de la déchirure. L'excès de papier sur chaque face est ensuite détaché très soigneusement à la pince à épiler et à l'aide d'un léger ponçage. Sur la photo ci-contre on voit effectivement ...que l'on ne voit pas (ou presque pas) la déchirure (agrandir la photo).
Enfin, les coins très émoussés méritaient d'être restaurés. Christine les reconstruit à l'aide de couches de carton judicieusement disposées, puis les habille du même cuir que celui du dos.
La photo ci-contre montre le résultat de ce difficile travail de rénovation.
Un challenge pour Camille
On connait l'importance qu'il y a lieu d'attacher, en reliure, à la réversibilité des opérations. C'est un principe général; toute restauration, et même toute reliure, devrait respecter ce principe suivant lequel toute intervention portant sur le document d'origine devrait en principe pouvoir être annulée en cas de besoin.
Pourquoi déferait-on ce qui a été fait ? Soit que l'on juge, soi-même ou quelqu'un autre, que l'on aurait pu faire mieux, soit que les possibilités de la technique permettent demain ce qui n'est pas possible aujourd'hui...
La question de la réversibilité porte surtout sur l'utilisation de la colle. Le collage à la colle d'amidon peut être défait par simple apport d'eau, alors que la colle chimique ne le permet pas.
Respecter ce choix est déjà une bonne précaution; mais pourtant un peu illusoire, car lorsqu'on nourrit les dos de colle de pâte pour y accrocher une mousseline, il y a peu de chances, en cas de démontage, que les cahiers en ressortent indemnes.
C'est en quelque sorte un challenge que Camille a voulu relever avec ce livre d'enfants, challenge que l'on peut résumer par un cahier des charges.
- Ne pas encoller les fonds de cahiers
- Respecter au mieux la couverture d'origine
- Sauver les pages de garde d'origine
La photo ci-contre montre l'état initial de l'ouvrage. Les cinq cahiers sont désolidarisés. Le dos est absent mais il reste un "moignon" de toile rouge sur le premier plat , qui passe sous la couverture papier. Les gardes volantes sont désolidarisées, mais les gardes collées sont propres.
Pour ne pas apporter de colle au fond des cahiers, on choisit de coudre les cahiers sur la mousseline, suivant la technique de couture sans ficelles ni rubans. Aucune colle ne sera apposée sur le dos de l'ouvrage.
La technique utilisée sera exposée ici très schématiquement. Pour une information plus détaillée on pourra consulter le blog www.restauration-livres-camille.blogspot.fr.
Les cahiers sont cousus suivant la technique "sans ficelle ni rubans", en intercalant devant les cahiers une mousseline que l'on a préalablement collée sur un papier Kraft, afin de lui donner du maintien. Les débords de cet ensemble sont repliés pour former un soufflet. Sur ce soufflet on dispose ensuite un papier débordant largement de façon à former 2 "pattes d'assemblage" pour les plats.
Classiquement, une nouvelle toile de dos est passée sous le "moignon" de toile initiale, puis collée sur le faux-dos. Ici on a glissé sous cette toile, sur chaque face, un papier débordant qui forme également 2 "pattes d'assemblage".
Le corps du livre est ensuite emboité et collé au faux-dos (on rappelle qu'on a précédemment construit un soufflet), et les "pattes d'assemblage" sont réunies par paires.
Sur ces "pattes" on vient rapporter les gardes volantes d'origine.
Les photos ci-contre, à gauche et à droite, montrent le résultat de l'opération
mercredi 16 octobre 2019
Deux nouveaux stagiaires font leur baptême... de relieur
C'était donc le 9 Octobre, l'atelier accueillait deux stagiaires, Martine et Jean-Marie, venus avec quelques livres de poche recevoir des mains de Camille leurs premières notions de reliure.
Le stage est toujours présenté aux candidats stagiaires sous l'étiquette "initiation...", mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'en fait c'est pour ne pas les effrayer. Peut-être un stage mi-bricolage, mi badinage, peut-être...
Et bien non ! Il faut un jour dire la vérité; c'est une journée terrible, sous la férule d'un adjudant sévère (enfin pas trop !) et d'où l'on sort comme passé au presse-purée (version légère)...
Voila!, il faut le dire ! Voilà ce qu'ont subi ces deux personnes inconscientes...
Au moins ont-ils travaillé ? Voyons
Martine nous amène un petit livre de poche sur le thème des poissons de rivière. De quoi être incollable sur la brême, la carpe, la tanche, etc...
Un habit de toile verte, verte comme la rivière des pêcheurs (non polluée), des pages de garde dans les tons verts; pouvait-on être mieux dans le sujet ?
Jean-Marie, de son côté, nous amène en Orient avec "La passe dangereuse", de Somerset Maughan, histoire d'une femme qui lâchera la proie pour l'ombre...et s'en repentira.
Toile vert sombre pour un roman sombre, pages de garde aux motifs tourmentés, tourmentés comme l'héroïne... mais enfin rien à reprocher au relieur.
Bon ! au moins, cette fois, ils sont sortis vivants !
Le stage est toujours présenté aux candidats stagiaires sous l'étiquette "initiation...", mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'en fait c'est pour ne pas les effrayer. Peut-être un stage mi-bricolage, mi badinage, peut-être...
Et bien non ! Il faut un jour dire la vérité; c'est une journée terrible, sous la férule d'un adjudant sévère (enfin pas trop !) et d'où l'on sort comme passé au presse-purée (version légère)...
Voila!, il faut le dire ! Voilà ce qu'ont subi ces deux personnes inconscientes...
Au moins ont-ils travaillé ? Voyons
Martine nous amène un petit livre de poche sur le thème des poissons de rivière. De quoi être incollable sur la brême, la carpe, la tanche, etc...
Un habit de toile verte, verte comme la rivière des pêcheurs (non polluée), des pages de garde dans les tons verts; pouvait-on être mieux dans le sujet ?
Jean-Marie, de son côté, nous amène en Orient avec "La passe dangereuse", de Somerset Maughan, histoire d'une femme qui lâchera la proie pour l'ombre...et s'en repentira.
Toile vert sombre pour un roman sombre, pages de garde aux motifs tourmentés, tourmentés comme l'héroïne... mais enfin rien à reprocher au relieur.
Bon ! au moins, cette fois, ils sont sortis vivants !
Fleurs d'amour et fleurs des champs...
Pour les fleurs d'amour, quoi de mieux que ce recueil de poèmes tendres que nous propose Christine ?
"L'amour fardé", recueil de poèmes indiens du 7ème siècle, traduit du sanscrit en français au début du XXème, est une ode à l'amour et au plaisir, avec ce raffinement oriental qui réserve toujours une part de mystère.
Christine choisit, pour habiller le bijou, une toile de Jouy au dessin bucolique, dans un rose qui n'est pas sans résonance avec le contenu de l'ouvrage.
Le montage à plats rapportés lui permet d'habiller les plats indépendamment de l'ouvrage, en particulier du dos qui reçoit un cuir rouge foncé sans poser le difficile problème du lien entre cuir et toile.
L'entoilement des plats légèrement "matelassé" confère à l'ouvrage une douceur au toucher qui répond à la tonalité précieuse du sujet.
Des fleurs d'amour aux fleurs des champs, il n'y a pas une si grande distance. Ne dit-on pas "effeuiller la marguerite" pour exprimer ses sentiments ?
Camille franchit le pas avec cet ouvrage didactique "Récréations botaniques", d'Henri Coupin, dont le sous-titre "Ce qu'on voit dans les fleurs", résume à lui seul le contenu.
Avec ce livre, la marguerite, la fleur de camomille ou celle de la carotte, et bien d'autres, n'ont plus aucun secret.
Par cet ouvrage, Camille continue à explorer la méthode de mosaïque de cuir par "sertissage arrière", ou "méthode aurélienne" déjà employée à plusieurs reprises dans ce blog (cf. 2ème article du 23 Juillet 2019).
On sait que notre amie Aurélie en était à l'origine; elle l'est doublement pour ce livre qui utilise en plus la technique de "dorure à la feuille", qu'Aurélie nous a tantôt enseignée (cf. article du 31 Mars 2019).
Le principe en est resté le même: le cuir de couvrure, évidé au niveau des motifs, est doublé d'un cuir fin qui porte la couleur; si ce n'est que sur ce dernier une couche d'or (vrai ou faux) en feuille a été appliquée. La cuir arrière est poussé à l'émalène à travers les vides du cuir avant.
Dans le cas présent, la méthode a été appliquée pour les fleurs et les feuilles de vigne au premier plat, et également pour le "collier de perles" au 2ème plat.
Les titres au premier plat sont réalisés par incrustation de pièces de titre dans des logements initialement prévus.
Le dos porte également le titre complet sous la forme d'une pièce de titre longue prise entre deux nerfs en forme de fleur.
Les garde-couleurs sont d'un papier à la cuve commercial à motifs de fleurs. Les titres sont réalisés à l'oeser par le relieur.
"L'amour fardé", recueil de poèmes indiens du 7ème siècle, traduit du sanscrit en français au début du XXème, est une ode à l'amour et au plaisir, avec ce raffinement oriental qui réserve toujours une part de mystère.
Christine choisit, pour habiller le bijou, une toile de Jouy au dessin bucolique, dans un rose qui n'est pas sans résonance avec le contenu de l'ouvrage.
Le montage à plats rapportés lui permet d'habiller les plats indépendamment de l'ouvrage, en particulier du dos qui reçoit un cuir rouge foncé sans poser le difficile problème du lien entre cuir et toile.
L'entoilement des plats légèrement "matelassé" confère à l'ouvrage une douceur au toucher qui répond à la tonalité précieuse du sujet.
Des fleurs d'amour aux fleurs des champs, il n'y a pas une si grande distance. Ne dit-on pas "effeuiller la marguerite" pour exprimer ses sentiments ?
Camille franchit le pas avec cet ouvrage didactique "Récréations botaniques", d'Henri Coupin, dont le sous-titre "Ce qu'on voit dans les fleurs", résume à lui seul le contenu.
Avec ce livre, la marguerite, la fleur de camomille ou celle de la carotte, et bien d'autres, n'ont plus aucun secret.
Par cet ouvrage, Camille continue à explorer la méthode de mosaïque de cuir par "sertissage arrière", ou "méthode aurélienne" déjà employée à plusieurs reprises dans ce blog (cf. 2ème article du 23 Juillet 2019).
On sait que notre amie Aurélie en était à l'origine; elle l'est doublement pour ce livre qui utilise en plus la technique de "dorure à la feuille", qu'Aurélie nous a tantôt enseignée (cf. article du 31 Mars 2019).
Le principe en est resté le même: le cuir de couvrure, évidé au niveau des motifs, est doublé d'un cuir fin qui porte la couleur; si ce n'est que sur ce dernier une couche d'or (vrai ou faux) en feuille a été appliquée. La cuir arrière est poussé à l'émalène à travers les vides du cuir avant.
Dans le cas présent, la méthode a été appliquée pour les fleurs et les feuilles de vigne au premier plat, et également pour le "collier de perles" au 2ème plat.
Les titres au premier plat sont réalisés par incrustation de pièces de titre dans des logements initialement prévus.
Le dos porte également le titre complet sous la forme d'une pièce de titre longue prise entre deux nerfs en forme de fleur.
Les garde-couleurs sont d'un papier à la cuve commercial à motifs de fleurs. Les titres sont réalisés à l'oeser par le relieur.
L'exposition ALANA, la peinture italienne du XIIIème au XVIIème
Cette fois, nos amis de l'A.A.P. nous proposaient une plongée dans la Renaissance italienne, en l'occurence à travers l'exposition ALANA consacrée à la peinture italienne du XIIIème au XVIIème.
A côté de nos amis peintres, toujours un seul relieur, Camille, avec son épouse Béatrice, pour écouter, en parcourant l'exposition, notre habituelle et très érudite conférencière Suzanne, et s'imprégner d'un peu de culture artistique, ce qui n'est jamais perdu.
Comme toujours, mon petit article ne présente qu'un choix d'oeuvres très restreint, et surtout très personnel, avec un commentaire dont l'indigence n'a d'égale que mon inculture sur le sujet.
Les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus.
La collection ALANA est le fruit du travail de collecte de 2 chiliens grands amateurs d'art, ALvaro Saieh et ANA Guzman, totalement centrée sur la peinture italienne, de la Renaissance au 17ème siècle.
C'est principalement dans les deux villes rivales, Florence et Sienne, mais aussi Pise, que va s'opérer cette grande mutation de la peinture, qui caractérise le Trecento et le Quatrocento italiens: travail subtil de l'or, raffinement des détails et attention nouvelle portée aux figures.
De la fin du XIIIème au début du XIVème, la peinture, encore imprégnée du style gothique de ses origines, récupère des influences culturelles diverses, tel ce "huit scènes de la vie du Christ" d'inspiration byzantine stylisée.
Tandis que Giotto sort de l'académisme froid de l'époque en donnant de la vie à ses personnages, en découvrant la notion de perspective, d'autres artistes suivent le même chemin.
Ainsi , la "Sainte Catherine d'Alexandrie", peinte vers 1330 par Jacopo del Casentino (ci-dessous, panneau de gauche), possède une douceur qui inaugure la peinture de portrait.
Plus d'un siècle plus tard, on retrouve le même réalisme, et le même souci du détail, avec cette Vierge, (ci-contre, panneau de droite), peinte par Giovanni di Paolo vers 1460.
La notion de perspective commence à se généraliser dans les scènes en volume, comme l'illustrent les tableaux ci-contre à gauche: tableau de gauche: "Saint-Pierre martyr exorcisant un démon ayant pris les traits d'une Vierge à l'Enfant", d'Antonio Vivarini (v. 1450), tableau de droite: "Scène de la vie de Saint Benoit: la correction du moine possédé", de Bartolomeo di Giovanni (v. 1485).
En même temps, la représentation du paysage continue à s'affiner, en même temps que celle de l'être humain devient plus expressive. Ci contre, le "Saint Jérome pénitent", peint par Baccio della Porta (dit Fra Bartolomeo) vers 1495, témoigne de cette tendance.
Cette évolution permettra l'éclosion d'un genre épique, comme l'illustre le panneau "L'histoire de Coriolan" (ci-dessus, fragment tiers gauche du panneau) peint par Giovanni di ser Giovanni Guidi (dit Lo Scheggia) vers 1460 à Florence.
A côté de nos amis peintres, toujours un seul relieur, Camille, avec son épouse Béatrice, pour écouter, en parcourant l'exposition, notre habituelle et très érudite conférencière Suzanne, et s'imprégner d'un peu de culture artistique, ce qui n'est jamais perdu.
Comme toujours, mon petit article ne présente qu'un choix d'oeuvres très restreint, et surtout très personnel, avec un commentaire dont l'indigence n'a d'égale que mon inculture sur le sujet.
Les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus.
La collection ALANA est le fruit du travail de collecte de 2 chiliens grands amateurs d'art, ALvaro Saieh et ANA Guzman, totalement centrée sur la peinture italienne, de la Renaissance au 17ème siècle.
C'est principalement dans les deux villes rivales, Florence et Sienne, mais aussi Pise, que va s'opérer cette grande mutation de la peinture, qui caractérise le Trecento et le Quatrocento italiens: travail subtil de l'or, raffinement des détails et attention nouvelle portée aux figures.
De la fin du XIIIème au début du XIVème, la peinture, encore imprégnée du style gothique de ses origines, récupère des influences culturelles diverses, tel ce "huit scènes de la vie du Christ" d'inspiration byzantine stylisée.
Tandis que Giotto sort de l'académisme froid de l'époque en donnant de la vie à ses personnages, en découvrant la notion de perspective, d'autres artistes suivent le même chemin.
Ainsi , la "Sainte Catherine d'Alexandrie", peinte vers 1330 par Jacopo del Casentino (ci-dessous, panneau de gauche), possède une douceur qui inaugure la peinture de portrait.
Plus d'un siècle plus tard, on retrouve le même réalisme, et le même souci du détail, avec cette Vierge, (ci-contre, panneau de droite), peinte par Giovanni di Paolo vers 1460.
La notion de perspective commence à se généraliser dans les scènes en volume, comme l'illustrent les tableaux ci-contre à gauche: tableau de gauche: "Saint-Pierre martyr exorcisant un démon ayant pris les traits d'une Vierge à l'Enfant", d'Antonio Vivarini (v. 1450), tableau de droite: "Scène de la vie de Saint Benoit: la correction du moine possédé", de Bartolomeo di Giovanni (v. 1485).
En même temps, la représentation du paysage continue à s'affiner, en même temps que celle de l'être humain devient plus expressive. Ci contre, le "Saint Jérome pénitent", peint par Baccio della Porta (dit Fra Bartolomeo) vers 1495, témoigne de cette tendance.
Cette évolution permettra l'éclosion d'un genre épique, comme l'illustre le panneau "L'histoire de Coriolan" (ci-dessus, fragment tiers gauche du panneau) peint par Giovanni di ser Giovanni Guidi (dit Lo Scheggia) vers 1460 à Florence.
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