On l'aura certainement compris au travers de ce blog, tout matériau
est bon pour la reliure de création. On ne reviendra pas sur le papier,
la toile et le cuir tant ces matériaux sont inhérents à l'activité de
reliure. Par contre on retrouvera avec intérêt des exemples déjà vus
d'utilisation du bois ("Marco Polo", par Pierre T, 3/03/2017, "Le
Languedoc", par Edmond et "Le Limousin" par Pierre T., 27/02/2018,), de
la paille ("Les dents longues" et Valentine Paquault" par Edmond, "La
découverte de la vie" par Pierre T., 9/01/2019), du fer (Le pitre ne rit
pas", par Christine), du ruban ("Chroniques et légendes des rues de
Paris", par Christine)...
Ce
premier ouvrage, "Le livre de la Jungle", d'Edmond Rostand, donne un
prétexte à Edmond pour travailler le plaquage de bois et constituer son
décor.
L'ouvrage est traité globalement en pleine basane beige clair, les charnières intérieures étant en prolongement de la même peau.
Au
niveau du décor, l'éléphant au premier plat, le crocodile au second
plat sont découpés dans la feuille de bois, colorés à la peinture, et
insérés dans des enfoncements de la peau prévus à cet effet.
Pour plus de réalisme, des détails sont ajoutés au pyrograveur sur ces sujets, outil particulièrement efficace sur le bois.
Les garde-couleurs sont réalisées par Edmond suivant la technique du papier à la cuve.
L'ouvrage est protégé par un étui revêtu du même papier que les gardes, et bordé du même cuir que l'ouvrage.
Ce
second ouvrage, "L'aiglon", contenant une pièce d'Edmond Rostand sur la
courte vie du Roi de Rome, fils de Napoléon, est choisi par Pierre T.
pour une réalisation composite cuir et cuivre (laiton).
L'ouvrage est traité dans un chagrin noir à grain fin, dans lequel sont ménagés des enfoncements pour le décor.
L'élément principal du décor est la figure emblématique et célèbre de l'aigle double regardant dans les deux directions.
L'aigle principal est découpé dans la feuille de laiton, l'aigle intérieur étant réalisé dans un assemblage de cuirs clairs.
Le
titre en lettres calligraphiées au premier plat est obtenu par modelage
d'une peau beige sur des lettres découpées individuellement dans du
carton.
Titre et fleuron au dos de l'ouvrage sont réalisés également au ruban or par notre ami.
Qui sommes nous ?
*************** QUI SOMMES NOUS ? *******************
Nous sommes une association d'amateurs qui pratiquons la reliure pour notre propre plaisir. Notre local se situe à Draveil, au Village des Associations, 42, rue du Bout des Creuses.
Notre atelier est ouvert les Samedi matin (9h-12h) et après-midi (14h-17h), le Mardi matin et le Jeudi matin, et cela toute l'année.
Nous recevrons avec plaisir toute personne intéressée par la mise en valeur ou la sauvegarde des livres, pour connaître notre travail, nous voir à l'ouvrage, poser des questions, éventuellement s'inscrire à notre atelier, pourquoi pas ? ... cela à tout moment de l'année.
Donc à bientôt.........
Un mot du rédacteur en chef Camille
Ce blog est le blog de tous les Lieurs. Chacun peut y intervenir librement, insérer du texte, des photos,... Il n'y a pas de censure. Certes, on le constatera; la signature est le plus souvent celle de Camille...timidité ? réticence devant l'ordinateur ? Allez savoir ! Peu importe; qui a choisi le rôle de rédacteur se doit de l'assumer !
Mais là n'est pas mon propos. Rédacteur, certes, mais pas formateur. Dans mes articles, je présenterai des travaux d'adhérents. Je n'ai pas qualité pour les juger. Le choix des œuvres présentées ne résulte que de la bonne volonté des adhérents de me les confier pour les photos. Les remarques que j'y ferai ne reflètent que l'impression d'un quidam qui, certes, aime les beaux livres, mais sans compétence particulière sur le sujet de la reliure. Je me donne la position d'un journaliste, aucunement celle d'un spécialiste. Je tenais à préciser ce point, afin qu'il n'y ait pas de malentendu.
dimanche 12 mai 2019
Bijoux de poésie
Les deux ouvrages présentés ici présentent deux similarités, par leur
thème et par l'élément principal de décoration choisi par nos relieurs.
Pour ce qui est du thème, ce sont deux recueils de poèmes du XIXème
qui ont inspiré nos amis ; pour ce qui est du décor, nos relieurs ont
tous deux puisé dans le registre des camées, médailles, et autres
bijoux.
Dans cette optique, Pierre T. nous propose un beau livre de poésie de Stéphane Mallarmé, dans une édition de qualité de l'Imprimerie Nationale, fournie non reliée par l'éditeur.
Pierre habille cet ouvrage d'un beau chagrin brun dans lequel il ménage deux fenêtres portant le décor principal, plus une petite fenêtre ronde pour le titre.
Les fenêtres principales, garnies en fond d'une basane verte, sont bordées d'un listel de cuir clair.
Deux médailles sont apposées aux centre de ces fenêtres; deux médailles qui en réalité n'en font qu'une dans la mesure où elles proviennent d'une unique médaille de commémoration, que notre ami relieur a eu l'habileté de scier dans l'épaisseur.
Le titre est réalisé en lettres relief à l'aide de formes en carton habillées du même cuir vert que les médaillons par pression sous émalène.
Les tranchefiles sont formées de bandes de cuir entourant un jonc.
L'ouvrage choisie par Jacqueline, "Emaux et Camées", de Théophile Gautier - en fait un recueil de
poèmes romantiques - est traité assez simplement dans une pleine toile bordeaux au centre de laquelle une fenêtre à quatre lobes encadre un joli médaillon.
Moins ambitieux que le précédent sur le plan technique, ce travail ne manque pourtant pas d'intérêt pour la gouverne du relieur amateur. On pourrait l'énoncer ainsi: "Fouillez vos réserves, vos boites de bijoux déclassés, vos tiroirs fourre-tout... vous y trouverez surement quelque merveille, et si ce n'est celle que vous cherchiez pour votre livre, vous trouverez bien vite le livre qui s'y prêtera"
Dans cette optique, Pierre T. nous propose un beau livre de poésie de Stéphane Mallarmé, dans une édition de qualité de l'Imprimerie Nationale, fournie non reliée par l'éditeur.
Pierre habille cet ouvrage d'un beau chagrin brun dans lequel il ménage deux fenêtres portant le décor principal, plus une petite fenêtre ronde pour le titre.
Les fenêtres principales, garnies en fond d'une basane verte, sont bordées d'un listel de cuir clair.
Deux médailles sont apposées aux centre de ces fenêtres; deux médailles qui en réalité n'en font qu'une dans la mesure où elles proviennent d'une unique médaille de commémoration, que notre ami relieur a eu l'habileté de scier dans l'épaisseur.
Le titre est réalisé en lettres relief à l'aide de formes en carton habillées du même cuir vert que les médaillons par pression sous émalène.
Les tranchefiles sont formées de bandes de cuir entourant un jonc.
L'ouvrage choisie par Jacqueline, "Emaux et Camées", de Théophile Gautier - en fait un recueil de
poèmes romantiques - est traité assez simplement dans une pleine toile bordeaux au centre de laquelle une fenêtre à quatre lobes encadre un joli médaillon.
Moins ambitieux que le précédent sur le plan technique, ce travail ne manque pourtant pas d'intérêt pour la gouverne du relieur amateur. On pourrait l'énoncer ainsi: "Fouillez vos réserves, vos boites de bijoux déclassés, vos tiroirs fourre-tout... vous y trouverez surement quelque merveille, et si ce n'est celle que vous cherchiez pour votre livre, vous trouverez bien vite le livre qui s'y prêtera"
Faire simple mais faire bien...
A force de présenter des travaux de création toujours plus ambitieux, ce blog pourrait faire passer les Lieurs pour une clique d'hurluberlus obsédés par leurs délires artistiques plus que par le souci de la bonne reliure. Cet article a pour but d'illustrer qu'il n'en est rien, et que chez les Lieurs aussi, la bonne reliure, c'est d'abord une affaire de qualité, avant d'être une affaire de fantaisie. Les ouvrages qui seront présentés ci-dessous en témoignent.
On ne trouvera donc ci-dessous que des ouvrages de conception simple, avec peu de décor, à la limite de simples fenêtres portant un titre ou une image, mais proprement réalisés.
L'ouvrage ci-contre, "Les compagnons du coquelicot", 1er tome de la série "La lumière des justes', d'Henri Troyat, roman où l'amour se heurte à la vie réelle en pleine déroute napoléonienne, est relié par Pierre T. sur un mode classique de demi-cuir à coins, mais d'une facture irréprochable.
Presque un modèle du travail de relieur.
Le titrage et les dorures sont également du même relieur.
Paul nous offre 2 ouvrages sans aucun rapport entre eux,: "Le Livre d'Isaïe", extrait de la Bible Liturgique, d'une part, et "Réseaux d'ombres", du Colonel Rémy, Résistant célèbre et co-créateur du réseau "Notre Dame" en 1940, d'autre part.
Plein cuir pour l'un, pleine toile pour le second, images enchâssées dans des fenêtres; c'est simple mais suffisant.
Maintenant c'est Roger qui nous propose un ouvrage aux couleurs de la Colombie, et pour cause; l'ouvrage "Douze contes vagabonds" est de l'auteur colombien Gabriel Garcia-Marquez, et rassemble quelques nouvelles où le fantastique devient quelquefois angoissant.
Toiles aux couleurs du drapeau colombien, titrage incrusté, que fallait-il de plus pour cet ouvrage sans prétention ?
Avec ce roman "8, Rue Picpoix', d'André Guillot, qui recrée la vie
d'un gamin dans le Paris populaire du temps, Edmond met un pied dans la création avec un habillage pleine peau, parsemé de multiples fenêtres, par lesquelles autant de personnages bien typés de notre univers familier nous regardent.
L'idée est sympathique et fait son petit effet.
Enfin avec cet ouvrage anglais, "The big budget for girls", contenant une sélection de nouvelles pour adolescentes, Christine dépasse la reliure basique pour un travail d'apparence simple mais contenant plusieurs innovations.
On retiendra en particulier l'incrustation du personnage au premier plat, suivant la méthode de mosaïque sertie-bombée (voir l'article du 14/06/2017 "Une technique pour la mosaïque de cuir") ), et le titrage au dos en lettres relief habillées de peau.
Conclusion; on sait aussi faire simple chez les Lieurs, et si ce n'est pas toujours pour le meilleur, ce n'est pas forcément pour le pire.
On ne trouvera donc ci-dessous que des ouvrages de conception simple, avec peu de décor, à la limite de simples fenêtres portant un titre ou une image, mais proprement réalisés.
L'ouvrage ci-contre, "Les compagnons du coquelicot", 1er tome de la série "La lumière des justes', d'Henri Troyat, roman où l'amour se heurte à la vie réelle en pleine déroute napoléonienne, est relié par Pierre T. sur un mode classique de demi-cuir à coins, mais d'une facture irréprochable.
Presque un modèle du travail de relieur.
Le titrage et les dorures sont également du même relieur.
Paul nous offre 2 ouvrages sans aucun rapport entre eux,: "Le Livre d'Isaïe", extrait de la Bible Liturgique, d'une part, et "Réseaux d'ombres", du Colonel Rémy, Résistant célèbre et co-créateur du réseau "Notre Dame" en 1940, d'autre part.
Plein cuir pour l'un, pleine toile pour le second, images enchâssées dans des fenêtres; c'est simple mais suffisant.
Maintenant c'est Roger qui nous propose un ouvrage aux couleurs de la Colombie, et pour cause; l'ouvrage "Douze contes vagabonds" est de l'auteur colombien Gabriel Garcia-Marquez, et rassemble quelques nouvelles où le fantastique devient quelquefois angoissant.
Toiles aux couleurs du drapeau colombien, titrage incrusté, que fallait-il de plus pour cet ouvrage sans prétention ?
Avec ce roman "8, Rue Picpoix', d'André Guillot, qui recrée la vie
d'un gamin dans le Paris populaire du temps, Edmond met un pied dans la création avec un habillage pleine peau, parsemé de multiples fenêtres, par lesquelles autant de personnages bien typés de notre univers familier nous regardent.
L'idée est sympathique et fait son petit effet.
Enfin avec cet ouvrage anglais, "The big budget for girls", contenant une sélection de nouvelles pour adolescentes, Christine dépasse la reliure basique pour un travail d'apparence simple mais contenant plusieurs innovations.
On retiendra en particulier l'incrustation du personnage au premier plat, suivant la méthode de mosaïque sertie-bombée (voir l'article du 14/06/2017 "Une technique pour la mosaïque de cuir") ), et le titrage au dos en lettres relief habillées de peau.
Conclusion; on sait aussi faire simple chez les Lieurs, et si ce n'est pas toujours pour le meilleur, ce n'est pas forcément pour le pire.
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