Des hommes et des villes

 Le rêve, de Zola

Avec "Le rêve", le seizième volume de la série "Les Rougon-Maquart", Zola poursuit son inlassable exploration de la société du XIXème, ses ambiguïtés, ses mœurs corsetées par le poids des traditions, de la religion et du regard des autres. 

La relation amoureuse d'Angélique avec Félicien, passion partagée mais interdite par les conventions familiales, ne leur permettra pas d'y survivre.

 

Claude habille ce roman d'un curieux tissu à grosses mailles, ouvrant au centre du premier plat sur une illustration pleine page, copie de la gravure sur bois de la page de titre. 

  

Le même procédé est repris pour le dernier plat, avec une petite fenêtre ouvrant sur un dessin de l'héroine.

Le titre au dos est composé de lettres "fantaisie", découpées au laser dans du cuir noir.

Les garde couleurs, au motif en écailles de poisson, retrouvent les tons blanc/noir de la couvrure. 

De la sorte, l'ensemble présente en fin de compte une bonne homogénéité esthétique.

 Le charme de Bruges

Cet ouvrage de Camille Mauclair n'est en aucun cas un dépliant touristique, mais une flânerie paresseuse dans la vieille ville, alternant entre considérations sur le sens du (soi-disant) progrès, la beauté du silence, la perte des valeurs... Camille Mauclair est un idéaliste, qui finira malheureusement par s'égarer dans les eaux troubles de la seconde guerre mondiale.

Pierre, comme à son habitude,  fait de cet ouvrage un exercice de virtuosité technique, plus précisément en matière de marqueterie de bois.  Dans une peau de couvrure chamoisée, le B de Bruges au premier plat est parfaitement incrusté dans un fond carré bordé de baguettes, toutes pièces étant constituées de placages de bois.

Le deuxième plat est une référence à cette spécialité typique de la ville: la dentelle. Dans une composition symétrique à cinq incrustations, Pierre loge cinq pièces de dentelle ouvragée, dont quatre fleurs aux angles et une composition carrée à motif floral au centre, bordée à nouveau de baguettes bois. 

Tranchefiles et dorure sont réalisées par notre relieur.

Pierre protège son ouvrage dans un étui sur mesure présentant, extérieurement une fois fermé, la forme d'un livre à part entière. 

Dos cuir, habillage extérieur en papier, garnissage intérieur velouté, titre doré sur pièce de titre rouge, tout cela finalise un travail important, avec la qualité d'exécution à laquelle Pierre nous a habitués.

Des stagiaires à nouveau !

 On les avait un peu oubliés, ces stages d'initiation, qui ont été longtemps des temps forts de notre atelier. Le Covid, puis le déménagement de l'atelier avaient eu raison de nos habitudes.

Cornaquées par Michèle et Christine, ce sont Françoise et Christine (une autre) qui se sont prêtées au jeu en tant que stagiaires.

Leur grand sourire donne à penser qu'elles n'ont pas trop souffert sous la férule de nos redoutables formatrices.

 

Christine a choisi,  pour sa première réalisation de relieur, un ouvrage d'Elia Kazan: "L'arrangement".

Dans une reliure pleine toile marron, elle reprend en incrustations, sur le premier plat. des éléments de la couverture au titre de décor.

Les gardes-couleurs sont des papiers fait-mains de l'atelier. Le marque-page assorti complète heureusement ce travail d'initiation.

Françoise a fait un peu de reliure dans le temps, mais il faut croire qu'elle avait un peu oublié, puisqu'elle a senti le besoin de réactualiser ses connaissances.

De cette formation elle a fait une opération utile, en choisissant comme sujet la thèse de sa fille (1er tome, le second suivra). Pas de doute, voilà une diplômée qui sera fière de son travail.

Merci aux stagiaires, qui ne devront pas oublier que l'atelier des Lieurs peut les accueillir à tous moments, pour approfondir cette activité, et devenir... des Lieurs de Sénart.