Gilbert révèle ses objectifs...
Gilbert est un nouveau venu à l'atelier, qui ne manque pas d'habileté; on en jugera d'emblée par ses instruments personnels "faits maison": plioir en bois; palette à lisser du même métal, etc...., avant d'en juger bientôt par ses initiatives quelquefois très personnelles en reliure.
A partir de là, Gilbert peut entreprendre une couture ordinaire sur rubans, comme pour un ouvrage standard à cahiers. Le dos cependant ne sera pas arrondi. Les plats sont portés par des retours de la mousseline collés sur des onglets. Un faux-dos de carton épais, non déformable, non lié au dos, permet l'effet de "soufflet" grâce à la toile de couvrure formant charnière.
Le premier plat porte une copie de la page titre en incrustation dans une cartonnette. Les contre-plats sont couverts d'une grande image composée sous GIMP par Gilbert, représentant un enchevêtrement d'appareils photos, tout à fait appropriée au sujet.
Globalement, il y a de l'initiative, des techniques originales (qui pouvaient être des "prises de risque"), des choix esthétiques discrets, mais réels; on ne peut qu'encourager Gilbert à poursuivre sur cette lancée ! On attend la suite...
Claude s'encanaille à Londres...
... en nous proposant cet ouvrage "Londres secret", signé "Serge", qui nous révèle les dessous d'un Londres d'après-guerre, vu et raconté par un français; ouvrage qui aurait pu préfigurer celui de Pierre Daninos, et son Major Thomson, observateur amusé, à l'inverse, des mœurs françaises.
La comparaison, hélas, s'arrête là. Ici, les saltimbanques sont tristes après leurs numéros, et les prostituées révèlent leurs blessures des temps de guerre.Seul l'humour "british" redonne un peu de couleur dans cette grisaille, telle cette réponse de son hôtelier au français qui se plaignait du bruit, pour le rassurer: "ce n'est pas grave, ce doit être quelqu'un qu'on assassine..." ou cette remarque d'un autre, à propose des peintres français: "Gauguin, quel homme ! dommage qu'il n'ait pas été anglais, nous en aurions fait un grand peintre !".
Par ailleurs, les gravures en noir et blanc, façon "peinture au pochoir" sont remarquables.
C'est sous une reliure demi-chagrin et papier à 4 nerfs, que Claude propose son ouvrage. Le centre du premier plat est occupé par le dessin d'un "bobbie", dont la technique de réalisation, originale, mérite d'être signalée.
..puis vient nous chanter Manon** !
C'est évidemment de "Manon Lescaut" qu'il est question, œuvre de l'abbé Prévost, (peut-être, en filigrane, vaguement autobiographique), histoire du Chevalier Des Grieux dont la liaison avec Manon, une prostituée, fera alternativement leur bonheur et leur malheur ...et un beau scandale en son temps.
Claude nous présente cet ouvrage sous un habillage de cuir velouté, qui lui permet d'insérer le titre en deux mots croisés, dans un léger décaissement de la couvrure.
Le mode de reliure est du type "à plats rapportés" avec coins, qui dégage complètement le dos où l'on retrouve le titre en lettres relief.
Les lettres du titre au dos (ci-contre) illustrent une première utilisation dans notre atelier de la technique de découpe laser, technique prometteuse pour son usage en reliure, actuellement en cours d'évaluation par Camille dans un atelier externe.
** Chanter Manon ! expression ancienne qui signifiait "rouspéter"; employée ici uniquement en référence à l'ouvrage présenté au dessous.
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