Récemment, nous avons vu des exemples de mosaïque de cuir de type "bombé-cloisonné) (14 Juin 2017, "une technique pour la mosaïque de cuir" ), d'autres exemples de mosaïque de bois et de paille (27 Février 2018). Aujourd'hui nos amis nous offrent deux belles réalisations de mosaïque de cuir de type "bord à bord", technique dont la difficulté majeure est qu'elles ne supporte aucun à-peu-près au niveau de l'assemblage des pièces. Notons que nous avons déjà présenté dans le passé quelques ouvrages qui auraient pu naturellement relever de ce thème ("Deux beaux livres d'Edmond, 3 Septembre 2015).
C'est donc encore Edmond qui nous propose aujourd'hui ce charmant ouvrage "Les jours de l'homme" du Dr Julien Besançon, qui, de par ses illustrations et son texte d'un badinage léger, quelquefois leste, toujours humoristique, méritait un habillage approprié.
La couvrure est traitée dans un chagrin vert à gros grain où sont ménagés les renfoncements appropriés pour recevoir les pièces d'illustration.
Le travail de mosaïque de cuir est visible sur le 2ème plat (ci-contre, en bas à droite, dans le cœur) Il est réalisé par découpage des différentes pièces dans des fragments de peau mince (3/10) de différentes couleurs, maintenus superposés sur un support en vue de la coupe.
La relative souplesse de la peau humidifiée permet en fin de compte un assemblage parfait des éléments.
Les illustrations au premier plat (en haut à droite) sont réalisées dans du placage de bois; le titrage au dos (ci-contre à gauche) est posé par le relieur à la feuille d'or.
Les contre-plats sont habillés de la doublure de cuir provenant du refendage même du cuir de couvrure, ce qui leur communique un toucher velouté. Les gardes couleurs sont des papiers à la cuve réalisés par le relieur. Les charnières (ci-contre à droite), prolongent les remplis dans le même cuir de la couvrure.
C'est ensuite Aurélie qui nous apporte son premier ouvrage de fantaisie, lequel a été pratiquement réalisé dans ses deux premier mois d'apprentissage.
Pour illustrer cet ouvrage dr François Nourissier "La crève", Aurélie choisit un motif géométrique en forme de tourbillon, impliquant l'assemblage d'un très grand nombre de pièces.
Les différentes pièces de peau sont taillées dans un cuir de 6/10 à partir d'un modèle papier.
Le motif est entièrement composé à plat sur un support papier, et c'est seulement l'assemblage une fois réalisé en totalité qu'il peut être posé en couverture de l'ouvrage, sans possibilité de modification.
Les gardes-couleurs (ci-dessous) sont assorties à la peau de couvrure.
Pour le titrage sur le premier plat "LA CREVE", Aurélie "invente" une technique originale qui mérite d'être relevée, voire perfectionnée. Les formes des lettres ayant été préalablement découpées dans certaines pièces de la couvrure (pièces de couleur ocre), une peau fine de couleur blanche a été collée derrière cette zone de texte. Cette peau blanche est ensuite poussée par derrière à l'émalène, ce qui la fait ressortir sur l'avant, créant un bel effet de lettres relief, sans un nouveau découpage des lettres. Le vide qui se trouve créé au dos de la peau est ensuite rempli par une pâte à base de sciure et de colle. Naturellement, l'ensemble de l'opération est entièrement réalisé sur la mosaïque à plat avant la pose sur l'ouvrage.