Texte de Camille
Photos d'origine Internet
De mes plus anciens souvenirs, les bibliothèques eurent
toujours un parfum de bois. Bois des rayonnages cirés et luisants ; bois des
montants moulurés, simplement chantournés ou parfois sculptés d’angelots, de
vestales sévères, d’allégories diverses. Bois encore des pupitres de lecture
patinés par l’usage, et jusqu’à l’invraisemblable échelle d’accès aux
rayonnages élevés…
Le papier des livres aurait-il quelque souvenir du bois dont
il est né ? Comment expliquer autrement cette symbiose entre bois et
papier ? Ou est-ce l’idée de mémoire, mémoire du bois qui survit aux
siècles d’usage, mémoire du papier qui conserve les siècles des récits de nos
vies ? Ou peut-être est-ce l’idée du calme ; calme du bois comme
image de l’arbre, cet être vivant immobile qui l’a généré ; calme du livre
qui se lit en silence, dans ce silence qui est la musique des bibliothèques.
Bibliothèque du Trinity College, Dublin, Irlande |
Comment mieux illustrer cette alchimie du bois et du papier
que la bibliothèque du Trinity Collège à Dublin. Ici, tout est bois, les
rayonnages infinis sont de bois, les décors sont de bois, et même le plafond
est de bois, tel la carène renversée d’un bateau.
Bibliothèque Gorlitz, Allemagne |
Ou alors cette enfilade de voutes de bois clair de la
bibliothèque Gorliz (Allemagne), si strictement rythmées qu’elles paraissent répétées
par un jeu de miroirs.
Ici encore, dans ces bibliothèques que je n’ai pu
identifier, les recoins sont des alcôves de bois, les couloirs des labyrinthes
de bois, les échelles des ouvrages de bois.
Omniprésence du bois telle qu’on en oublierait presque les
livres, comme s’ils faisaient partie naturelle du décor, au point que l’on n’en
pourrait en prélever un seul sans déparer l’ensemble.
Mais pourrait-on imaginer plus noble écrin que le bois pour
la mémoire des siècles ?
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