Incroyable, il y avait cette fois ci dans le groupe deux relieurs, Pierre L. et Camille (avec leurs épouses, respectivement Patricia et Béatrice), soit deux fois plus de Lieurs que lors des visites précédentes. A ce rythme d'accroissement, Nicolle (gestionnaire des sorties à l'A.A.P.) va bientôt devoir nous restreindre !
C'est toujours sous la houlette de notre érudite conférencière Suzanne, ne plaignant ni son temps (deux heures et demi de marche), ni sa salive (débit continu), que s'est effectuée la visite.
Les photos ci-après tentent de restituer un peu de cette ballade, sans prétention d'exhaustivité.
Les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus.
Ci-contre, notre petit groupe attend le départ devant la Comédie Française et l'entrée du Palais Royal. En médaillon, le kiosque des Noctambules, dû au plasticien Othoniel.
L'ancien Palais Cardinal, voulu par Richelieu, devient Palais Royal sous Louis XIV et reste propriété de la famille d'Orléans jusqu'en 1848.
La cour du palais devient, à partir de la Régence, la Galerie d'Orléans qui, sous des structures en bois devient un lieu de commerce et de plaisir où se côtoient boutiquiers, nobles, roturiers et prostituées.

Les structures de bois sont remplacées à partir de 1828 par des colonnades de pierre. Le lieu se constitue alors en un ensemble de passages couverts abritant des commerces de luxe, ancêtres des futurs passages couverts de Paris.
Le grand jardin qui prolonge la galerie abritait un petit canon qui tonnait à midi pile; ainsi disait on, "si les mœurs y sont déréglées, on peut au moins y régler sa montre".La galerie d'Orléans est maintenant agrémentée des colonnes de Buren (photo du haut) et des boules de Bury (visible au fond du jardin ci-contre).
Plus au Nord, la Galerie Vero-Dodat est édifiée en 1826 dans le cadre d'une opération immobilière pour deux charcutiers Lyonnais. Elle devient vite une voie commerciale des plus animées jusqu'au percement des Grands Boulevards par Haussman.
Dans un style néo-classique, la structure est essentiellement en fonte. Le faux marbre (bois peint), le faux bois (structure fonte recouverte de bois), les sculptures en fonte y dominent. Le plafond est décoré de toiles marouflées représentant des scènes mythologiques.
La Galerie Vivienne, créée en 1823 par un notaire fortuné, abritera également quelques grands commerçants de Paris. Elle reste aujourd'hui un lieu de commerce de haut niveau.
La mosaïque de sol, l'architecture très homogène des boutiques, la verrière aérée cachent une structure en fonte dissimulée sous des platres, faux-bois et faux-marbres.
Vidocq, ancien bagnard devenu "Chef de la sureté", y a séjourné.
La Galerie Colbert, qui la prolonge (ci-dessus en bas à droite), n'eut jamais le même succès.
Le passage des Panoramas, ouvert en 1800, doit son nom à un spectacle qui fut monté dans deux tours en ce lieu, constituant en un décor tournant représentant des paysages divers, dont des vues panoramiques... de Paris !
Le décor plutôt orientaliste donne au passage l'allure d'un souk, ce qui en fait un lieu moins prestigieux que Vivienne et Véro-Dodat.
La galerie ouvre sur de nombreux "petits passages" annexes, et également sur le Théatre des Variétés, un des plus anciens de Paris.

D'ici, les passages couverts s'enchaînent. Les passages Jouffroy et Verdeau ouverts dans les années 1845-1850, sont des lieux de commerce moins prestigieux, mais comportant quelques innovations constructives remarquables. Le fer y remplace la fonte, réputée plus cassante, et l'on y trouve la première réalisation de chauffage par le sol (ci-contre en bas à droite, une bouche de chaleur). Le passage Jouffroy ouvre sur une entrée du Musée Grévin.