Rédigé par Camille
Nos amis (et voisins) de l'Association d'Arts Plastiques (AAP) de Draveil organisent régulièrement un cycle de visites culturelles: expositions, musées, lieux historiques..., appuyées sur une conférencière attitrée. Les responsables de l'AAP ont bien voulu nous associer à ces visites, moyennant notre juste contribution aux frais. C'est pour nous une excellente opportunité, tant il est difficile, pour notre petite association, de réunir le quota de personnes suffisant pour mobiliser un guide. J'en remercie personnellement les responsables de l'AAP, en particulier Mme la Présidente Muriel Mendoza et Mme Nicolle Clément, Responsable des sorties à l'AAP, avec lesquelles j'ai pu établir à cette occasion un excellent contact.
Cette première visite avait lieu à l'Hôtel de Soubise, mieux connu en
tant que site principal des "Archives Nationales". Parmi notre groupe de
13 visiteurs, j'étais seul relieur, accompagné de mon épouse, à avoir
saisi l'opportunité de cette visite. C'est bien dommage car la visite
était fort intéressante; une grande leçon d'histoire... et de
mythologie, animée par une conférencière d'une grande érudition.
J'aurais du mal à restituer la masse d'informations reçues lors de cette visite. Les frasques polissonnes des Dieux de la mythologie avec les Déesses et au besoin quelques mortels me sont passées un peu au dessus de la tête. Je m'en tiendrai donc à l'essentiel pour ce reportage.
Toutes les photos peuvent être agrandies en cliquant dessus. On revient au blog par la croix en haut à droite de la photo.
Petit historique
La visite commence par un aperçu sur les extérieurs. De la construction du XIVème pour le connétable Olivier de Clisson ne subsistent que le donjon à 2 tourelles, dont on voit également, par l'intérieur, la construction à pans de bois (ci-contre en haut à droite), ainsi que les baies de l'ancienne chapelle.
La double plaque de fonte (en bas à droite) rapportée sur la façade fut au XIXème un repère de nivellement des eaux pour les parisiens.
Les propriétaires successifs, essentiellement les familles des Guise, au XVIème, puis celle des Rohan-Soubise au XVIIIème, agrandiront le palais jusqu'à ce que Napoléon décide de l'affecter aux archives nationales. Louis Philippe (bâtiment ci-contre en b. à d.) puis les républiques successives créeront ou annexeront d'autres bâtiments pour les besoins des archives.
Les salles du palais se présentent en enfilade, lourdement décorées dans le style "rocaille", à la demande du propriétaire, le Prince Hercule Mériadec de Rohan-Soubise (petit fils de l'acquéreur "Duc de Rohan) à l'intention de sa jeune épousée (43 ans de moins) Anne-Sophie de Courcillon.
Au rez-de chaussée on traversera ainsi les appartements du Prince, puis à l'étage ceux de la Princesse.
Les appartements du Prince
On commence par la chambre d'apparat du Prince, pour laquelle on observera (ci-dessous à g.), quatre tableaux dont deux de Boucher et deux de Van Loo, sur des thèmes de la mythologie.
Les murs de la pièce sont entièrement habillés de lambris et bas-reliefs (ci-dessous à g.) également sur des thèmes de la mythologie. La salle donne accès à un petit cabinet d'étude (ci-dessous photo de g., en b. à d.).
On pénètre ensuite dans le salon du Prince (ci-dessous à d.), richement décoré par des
médaillons de stuc sur des thèmes des sciences et des arts.
Les appartements de la Princesse
La visite se poursuit vers l'étage de la Princesse, via un escalier monumental au plafond richement décoré (ci-contre à g.). On commence par la salle d'assemblée ornée de reliefs représentant des allégories des 4 éléments. (ci contre à d. le feu et l'air).
On entre ensuite dans la chambre d'apparat de la Princesse. On remarquera (ci-contre) le magnifique lustre en cristal de roche, ainsi que les deux peintures de Boucher: "les Graces" et "la cage".
La salle qui suit, de forme ronde, est le salon de la Princesse. Les
peintures murales représentent les amours de Psyché et Cupidon, sous le
pinceau de Natoire. Au-dessous, deux médaillons sur les huit de la
série.
On entre ensuite dans la chambre à coucher de la Princesse, décorée de nombreux tableaux allégoriques inspirés des fables d'Esope ou de La Fontaine (ci-contre, en h. à g. "Le bûcheron" de Van Loo), puis dans la salle du Dais (en h. à d.) et enfin dans la salle "Empire" (en b. à g.). La dernière salle (en b. à d.) abrite maintenant des archives de grande valeur, tel le procès-verbal de la déclaration de l'Assemblée Nationale dit "Serment du Jeu de Paume".
La photo ci-après en montre la page des signatures des députés; le cartel à droite restitue le texte de la déclaration.
Qui sommes nous ?
*************** QUI SOMMES NOUS ? *******************
Nous sommes une association d'amateurs qui pratiquons la reliure pour notre propre plaisir. Notre local se situe à Draveil, au Village des Associations, 42, rue du Bout des Creuses.
Notre atelier est ouvert les Samedi matin (9h-12h) et après-midi (14h-17h), le Mardi matin et le Jeudi matin, et cela toute l'année.
Nous recevrons avec plaisir toute personne intéressée par la mise en valeur ou la sauvegarde des livres, pour connaître notre travail, nous voir à l'ouvrage, poser des questions, éventuellement s'inscrire à notre atelier, pourquoi pas ? ... cela à tout moment de l'année.
Donc à bientôt.........
Un mot du rédacteur en chef Camille
Ce blog est le blog de tous les Lieurs. Chacun peut y intervenir librement, insérer du texte, des photos,... Il n'y a pas de censure. Certes, on le constatera; la signature est le plus souvent celle de Camille...timidité ? réticence devant l'ordinateur ? Allez savoir ! Peu importe; qui a choisi le rôle de rédacteur se doit de l'assumer !
Mais là n'est pas mon propos. Rédacteur, certes, mais pas formateur. Dans mes articles, je présenterai des travaux d'adhérents. Je n'ai pas qualité pour les juger. Le choix des œuvres présentées ne résulte que de la bonne volonté des adhérents de me les confier pour les photos. Les remarques que j'y ferai ne reflètent que l'impression d'un quidam qui, certes, aime les beaux livres, mais sans compétence particulière sur le sujet de la reliure. Je me donne la position d'un journaliste, aucunement celle d'un spécialiste. Je tenais à préciser ce point, afin qu'il n'y ait pas de malentendu.
samedi 29 avril 2017
samedi 8 avril 2017
Visite de l'Atelier du Livre d'Art et de l'Estampe de l'Imprimerie Nationale
Rédigé par Camille
Samedi 1er Avril, ce n'est pas un canular, quelques uns d'entre nous ont fait le voyage à Auby (près de Douai) à l'occasion de la journée des métiers d'art. Notre ami Pascal, qui dirige l'Atelier du Livre d'Art et de l'Estampe de l'Imprimerie Nationale, nous a aimablement ouvert les portes du site et a mis à notre disposition plusieurs employés de l'atelier pour un circuit de démonstrations organisé.
Christiane, Gérard et moi-même étions du voyage, avec également Daniel, le neveu de Gérard et sa fille Jeanne, ainsi que Jacques, le mari de Christiane. Il est probable que Jacques n'oubliera jamais l'omelette "nature" du "Bistrot du Tigre" à Douai. Claude B. nous avait précédés le matin.
Les photos ci-après relatent cette visite; on pourra les agrandir en cliquant dessus. On reviendra au blog par la croix en haut à droite de la photo.
Pascal nous expose d'abord les objectifs du site, qui se veut à la fois un musée de l'imprimerie et un conservatoire des techniques anciennes en la matière.
Ci-dessus, une reconstitution de la presse de Gutembert, à côté d'une authentique presse manuelle du XIXème
Les poinçons sont les outils initiaux dans le processus de fabrication des caractères d'imprimerie.
La photo en haut à droite résume la saisie de caractères anciens sur des textes d'époque (ici grecs), d'abord par un dessin à la main, puis sa traduction en courbes mathématiques.
Le poinçon est encore aujourd'hui gravé manuellement. Sur les photos du bas, les outils du graveur, et une vue du travail de gravure. Le doigt de l'opérateur donne une idée de la finesse du travail
Ci-contre, un graveur nous explique et nous montre quelques techniques de gravure sur plaques. Il s'agit ici de graver des plaques pour l'édition d'estampes ou pour des illustrations d'ouvrages. On fera ainsi connaissance avec les techniques de la taille-douce, de l'eau-forte, etc...
A droite, les outils du graveur; d'une variété impressionnante.
Un autre spécialiste nous montre l'utilisation d'une telle plaque à l'aide d'une presse à rouleaux.
La plaque est d'abord encrée au tampon, puis essuyée en plusieurs étapes à l'aide de tampons et de papier. Il ne reste d'encre pratiquement que dans les creux.
Une feuille de papier est posée sur la plaque; l'ensemble passe alors sous des rouleaux qui renvoient en sortie la feuille imprimée.
On arrive enfin à la fonte des caractères qui permettra de générer les pages de texte des ouvrages.
La photo en haut à droite montre l'outil qui à l'aide des poinçons permet de fabriquer une matrice en cuivre dans laquelle sera moulé, à l'unité, le caractère en plomb.
Au XIXème siècle, la mécanisation du processus s'accélère. Le modèle de machine dite "monotype" (au centre), génère des cartes perforées qui piloteront une machine à fondre le plomb, et à générer des lignes de texte.
Plus tard, la linotype (en bas) réalisera l'ensemble des opérations, depuis la frappe du texte par l'opérateur, la fonte des lignes avec justification et leur regroupement en blocs de texte.
On voit ici quelques détails du processus, à l'aide de la "monotype". A gauche la sortie du ruban perforé, à droite, le bac de plomb fondu et, en bas, des lignes de texte (en blanc) en sortie du dispositif.
Le fonctionnement de la machine est impressionnant, véritable ballet de cames, de tringles, de pistons, etc...sous commande pneumatique. On est au grand siècle de la mécanique, qui laissera place à la fin du XXème à l'informatique, pour des systèmes d'un principe entièrement différent.
La visite comportait également des présentations par deux entreprises associées à l'Imprimerie Nationale: "BLQS Desmoutiez" pour la dorure et l'impression relief, et Atelier Papier d'Antan" pour la restauration et la conservation des documents graphiques.
Globalement, ce fut une visite dense et pédagogique, et l'on peut regretter un certain manque de temps pour mieux approfondir avec le personnel la réalité de ces métiers.
Samedi 1er Avril, ce n'est pas un canular, quelques uns d'entre nous ont fait le voyage à Auby (près de Douai) à l'occasion de la journée des métiers d'art. Notre ami Pascal, qui dirige l'Atelier du Livre d'Art et de l'Estampe de l'Imprimerie Nationale, nous a aimablement ouvert les portes du site et a mis à notre disposition plusieurs employés de l'atelier pour un circuit de démonstrations organisé.
Christiane, Gérard et moi-même étions du voyage, avec également Daniel, le neveu de Gérard et sa fille Jeanne, ainsi que Jacques, le mari de Christiane. Il est probable que Jacques n'oubliera jamais l'omelette "nature" du "Bistrot du Tigre" à Douai. Claude B. nous avait précédés le matin.
Les photos ci-après relatent cette visite; on pourra les agrandir en cliquant dessus. On reviendra au blog par la croix en haut à droite de la photo.
Pascal nous expose d'abord les objectifs du site, qui se veut à la fois un musée de l'imprimerie et un conservatoire des techniques anciennes en la matière.
Ci-dessus, une reconstitution de la presse de Gutembert, à côté d'une authentique presse manuelle du XIXème
Les poinçons sont les outils initiaux dans le processus de fabrication des caractères d'imprimerie.
La photo en haut à droite résume la saisie de caractères anciens sur des textes d'époque (ici grecs), d'abord par un dessin à la main, puis sa traduction en courbes mathématiques.
Le poinçon est encore aujourd'hui gravé manuellement. Sur les photos du bas, les outils du graveur, et une vue du travail de gravure. Le doigt de l'opérateur donne une idée de la finesse du travail
Ci-contre, un graveur nous explique et nous montre quelques techniques de gravure sur plaques. Il s'agit ici de graver des plaques pour l'édition d'estampes ou pour des illustrations d'ouvrages. On fera ainsi connaissance avec les techniques de la taille-douce, de l'eau-forte, etc...
A droite, les outils du graveur; d'une variété impressionnante.
Un autre spécialiste nous montre l'utilisation d'une telle plaque à l'aide d'une presse à rouleaux.
La plaque est d'abord encrée au tampon, puis essuyée en plusieurs étapes à l'aide de tampons et de papier. Il ne reste d'encre pratiquement que dans les creux.
Une feuille de papier est posée sur la plaque; l'ensemble passe alors sous des rouleaux qui renvoient en sortie la feuille imprimée.
On arrive enfin à la fonte des caractères qui permettra de générer les pages de texte des ouvrages.
La photo en haut à droite montre l'outil qui à l'aide des poinçons permet de fabriquer une matrice en cuivre dans laquelle sera moulé, à l'unité, le caractère en plomb.
Au XIXème siècle, la mécanisation du processus s'accélère. Le modèle de machine dite "monotype" (au centre), génère des cartes perforées qui piloteront une machine à fondre le plomb, et à générer des lignes de texte.
Plus tard, la linotype (en bas) réalisera l'ensemble des opérations, depuis la frappe du texte par l'opérateur, la fonte des lignes avec justification et leur regroupement en blocs de texte.
On voit ici quelques détails du processus, à l'aide de la "monotype". A gauche la sortie du ruban perforé, à droite, le bac de plomb fondu et, en bas, des lignes de texte (en blanc) en sortie du dispositif.
Le fonctionnement de la machine est impressionnant, véritable ballet de cames, de tringles, de pistons, etc...sous commande pneumatique. On est au grand siècle de la mécanique, qui laissera place à la fin du XXème à l'informatique, pour des systèmes d'un principe entièrement différent.
La visite comportait également des présentations par deux entreprises associées à l'Imprimerie Nationale: "BLQS Desmoutiez" pour la dorure et l'impression relief, et Atelier Papier d'Antan" pour la restauration et la conservation des documents graphiques.
Globalement, ce fut une visite dense et pédagogique, et l'on peut regretter un certain manque de temps pour mieux approfondir avec le personnel la réalité de ces métiers.
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